+0,25% et de nouvelles hausses en perspective
Depuis la fin du 1er trimestre 2024, la BoJ a enclenché un resserrement, lent mais sûr, de sa politique monétaire, avec un premier relèvement de 0% à 0,1%. Ce premier relèvement en 17 ans, effectué en mars 2024, a mis un cran d’arrêt à une quasi décennie de taux négatifs en place depuis 2016.
Pour rappel, le gouverneur de la BoJ, Kazuo Ueda, avait conditionné toute nouvelle augmentation de taux à une inflation maitrisée autour des 2%. Une volonté de maitrise de la tendance inflationniste s’incrivant dans une stratégie poisitive de revalorisation, à la hausse, des salaires, de la consommation et de la croissance économique. Maintenant, celle-ci semble à portée de main, voire de bourse, selon les dernières prévisions divulguées ce mercredi par la BoJ. Des prévisions qui tiennent compte du « renforcement des mouvements visant à refléter les augmentations de salaires sur les prix de vente. » A-t-elle indiqué.
Kazuo Ueda a déclaré, lors d’une conférence de presse : « Dans la perspective de la réalisation de l’objectif de stabilité des prix d’une manière durable et stable, nous avons jugé appropriée » cette hausse de taux. Il a assuré qu’elle n’aurait « pas d’impact négatif significatif sur l’économie. » Et ajouté : « Si les perspectives de l’économie et des prix évoluent conformément à nos attentes, nous prévoyons de continuer à relever les taux d’intérêt. »
Il a en outre précisé que le calendrier « dépendra des données » et le seuil de 0,5% « n’est pas vu particulièrement comme une limite. » La BoJ a aussi légèrement revu son objectif de hausse des prix à la consommation (hors produits frais) sur l’exercice 2024/2025, amorcé le 1er avril 2024, à 2,5% au lieu des 2,8% visés précédemment.
Il faut dire que depuis quelque temps déjà, le gouvernement Nippon et plusieurs grands pontes du parti au pouvoir, entre autres, mettent la pression à la BoJ pour l’inciter à manœuvrer, afin de mettre un frein à la chute du yen. Une chute, liée, au demeurant, à l’écart notable entre les taux directeurs de la Réserve fédérale Américaine (Fed) et ceux de la BoJ, redevenue problématique ces derniers mois.
Effectivement, début juillet 2024, la devise Nippone a atteint un nouveau niveau plus bas face au dollar, avant de remonter ostensiblement, sous les effets conjugués des supputations sur une baisse de taux de la Fed dès septembre 2024, un resserrement monétaire de la BoJ et un interventionnisme accru du gouvernement Nippon sur le marché des changes.
Le gouvernement Japonais a, par ailleurs, avoué avoir dépensé environ 37 milliards de dollars supplémentaires (au taux actuel) pour soutenir sa monnaie entre fin juin 2024 et fin juillet 2024. Et cela, en plus des injections d’un volume de 65 milliards de dollars réalisées en avril 2024 et mai 2024, soit près de 102 milliards de dollars déboursés en 04 mois pour appuyer le yen.
Ce resserrement monétaire intervient dans un contexte marqué par une mauvaise série de données économiques au Japon, avec notamment un recul du Produit Intérieur Brut (PIB) au 1er trimestre 2024 et des hausses de salaires annoncées, mais pas encore pleinement ressenties par un grand nombre de Japonais, au Pays du Soleil Levant. En effet, la BoJ s’attend à une inflation de 2,1% en 2025/2026, soit 0,2% de plus que ses calculs initiaux, mais maintient son pronostique de 1,9% de taux d’inflation pour 2026/2027. Elle est également revenue sur son estimation de croissance et la prévoit à 0,6% pour l’execice en cours. Auparavant, elle l’avait anticipée à 0,8%. Pour les 02 années à venir, elle reste néanmoins sur sa position et entrevoit toujours une croissance à 1%. La BoJ détient plus de 50% des obligations Japonaises (JGB) en circulation. L’ensemble de ses actifs au bilan dépasse même le montant du PIB annuel Nippon. Concernant justement son plan de réduction de ses massifs achats de JGB, actuellement autour de 6.000 milliards de yens par mois, la banque centrale Nippone compte réduire son volume d’achats mensuels d’environ 400 milliards de yens par trimestre, pour arriver autour des 3.000 milliards de yens d’ici le 1er trimestre 2026. Quelques heures après l’annonce faite par la BoJ, ce mercredi 31 août 2024, le yen est nettement remonté face au billet vert. Ce jour-là, suite à celle-ci, 1 dollar pouvait valoir jusqu’à 150,07 yens sur le marché des changes.
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