Plus de 6 millions de jeunes visé(e)s
En Côte d’Ivoire, comme pratiquement partout dans le monde, la traditionnelle rentrée des classes bat son plein en ce mois de septembre. Après avoir organisé, le 22 septembre 2024, en marge de la 79ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, 02 évènements au Millenium Hilton New York, la Fondation a partagé, le 26 septembre 2024, un petit-déjeuner de presse avec des journalistes à l’Ivoire Trade Center (ITC) de Cocody, Abidjan. Depuis sa création en 2006, c’est la première fois que ses responsables ont une telle rencontre avec les médias Ivoiriens.
8.000 milliards FCFA engagés à date
Très tôt ce matin, le temps qui couvrait la capitale économique Ivoirienne présageait d’une journée ponctuée d’orages et de pluies intempestives. Mais finalement, hormis quelques fines gouttes éparses ça et là, le déluge attendu n’a pas eu lieu. Pourtant, même si celui-ci s’était abattu, il n’aurait point empêché la poignée de journalistes invités, des indécrottables lève-tôt habitués à braver vents et marées pour couvrir l’actualité, d’honorer, ce jeudi-là, dès 08h00, ce rendez-vous, le premier du genre entre la Fondation et ces hommes et femmes de la presse.
Le pas franchi, dans une salle de réunion intimiste du 5ème étage de l’ITC, en face du Mandjaro (l’un des nouveaux Lounge en vogue de Cocody dont sont friands les adeptes du faste des nuits Abidjanaises), des responsables de la Fondation accueille, le sourire aux lèvres, leurs convives du jour. Sur l’écran de présentation, nettement visible dans la salle, s’affiche, en entête, l’objet de ce tête à tête.
Un dernier regard jeté à leurs notes et Sophie Diakité – Responsable de la Communication, Laura Le Bihan – elle aussi de la Communication, John Seel Muraguri – Directeur de la Communication, Hamed Ndoye – Directeur des Programmes, Amy Fanny-Tognisso – également Directrice des Programmes et Serge-Auguste Kouakou – le Directeur Régional de cette représentation UEMOA de la Fondation Mastercard, sont fins prêts pour cette série d’échanges et de questions avec ces journalistes triés sur le volet.
Il est 9h00 quand la présentation débute. Introduit par Sophie Diakité, Serge-Auguste Kouakou prend la parole, détaille les missions de son organe et les stratégies qu’il envisage pour l’espace UEMOA. Microphone en main, il explique que l’engagement de la Fondation se manifeste surtout dans les domaines de l’éducation, de la formation et de l’inclusion financière. L’objectif ? Réduire la pauvreté et soutenir l’émancipation de la jeunesse du continent Africain :
« Avec notre stratégie Young Africa Works, notre objectif est de permettre à 30 millions de jeunes âgés de 18 ans à 35 ans, et en particulier, dans ce chiffre, à 21 millions de jeunes femmes (70% de 30 millions), d’accéder à un emploi durable et épanouissant, d’ici 2030. Nos bureaux – installés dans 07 pays Africains et au Canada – appuient nos interventions sur l’ensemble du Continent, nous rapprochent des communautés cibles et nous permettent de déployer nos stratégies participatives et inclusives avec les partenaires locaux. En zone UEMOA, nous travaillons beaucoup au développement du capital humain, à travers la valorisation des systèmes agro-industriels, l’appui à l’entrepreneuriat, la transformation digitale, l’innovation, l’éducation et le renforcement de capacités (…)
C’est pourquoi, nous nous impliquons aussi énormément dans la création d’un cadre réglementaire propice, en mettant en avant nos réalisations et leurs résultats pour nous positionner comme force positive de proposition. Aujourd’hui, nous avons 600 employés dans le monde et plus de 530 organisations partenaires. 62% de ces organisations sont issues du Continent et 12% d’entre elles sont dirigées par des jeunes. Depuis notre création, il y a 18 ans, nos engagements financiers (dons) s’élèvent, à date, à environ 8.000 milliards FCFA et ce chiffre continue de grimper.
A ce jour, nous avons menés 29 programmes dans la zone UEMOA. Ces programmes ont permis de créer 235.000 emplois, dont 47% pour les jeunes femmes, et de toucher 7,2 millions de jeunes sur le terrain. Notre objectif, désormais, est d’atteindre 6,2 millions de jeunes dans l’espace UEMOA et de contribuer, plus encore, à lever les obstacles liés à l’accès à la propriété, à l’accès au financement, etc. auxquelles sont confrontées les femmes. »
Au Sénégal par exemple, de 2019 à 2023, la Fondation Mastercard a mené un programme d’un montant de 3 milliards FCFA dans le but de structurer et d’améliorer la Chaîne de valeur du lait local dans le Nord du pays de la Teranga. Ce programme, dénommé MELITEJI, a touché 76.000 acteurs sur la chaîne de valeur, conduit à la création de 25.290 emplois directs et indirects et permis une augmentations de 89% des revenus des éleveurs. Etendu depuis à d’autres pays de l’UEMOA pour un montant estimé à 29,8 milliards FCFA, il devrait, selon les responsables de la Fondation, permettre la création de 130.000 emplois destinés aux jeunes, d’ici 2028.
Toujours au Sénégal, la Fondation réalise, depuis 2020 SUQALI. Cet autre programme d’un montant de 18,2 milliards FCFA prend fin cette année. Il est dédié à l’amélioration de l’inclusion financière des Micros, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) dirigées par des jeunes entrepreneur(e)s. Au 31 décembre 2023, 55,55% du montant du programme avait été décaissé.
Cette somme a permis de financer plus de 16.700 MPME et de créer 38.000 emplois. Forte du succès de SUQALI, la Fondation a déployé, cette année, le programme E4Y dans le but de stimuler la création d’emplois dans le secteur de l’agro-industrie dans l’UEMOA. Le but fixé est la création de 49.000 emplois d’ici 2029, grâce à une enveloppe établie, pour l’heure, à 27,4 milliards FCFA.
Les objectifs pour la Côte d’Ivoire
Interrogé sur la mise en oeuvre des programmes de la Fondation en terre d’éburnie durant ce petit-déjeuner de presse, Serge-Auguste Kouakou a déclaré : « En Côte d’Ivoire, nos programmes essaie de s’aligner, tant que faire se peut, au PND. C’est pourquoi nous avons eu des rencontres avec le gouvernement Ivoirien, avec la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), des incubateurs, des coopératives, etc. pour mieux orienter nos actions au profit de l’épanouissement socioprofessionnelle des jeunes. Notre ambition est de créer, à moyen terme, 2 millions d’emplois pour les jeunes en Côte d’Ivoire. »
Quant à Amy Fanny-Tognisso, elle a expliqué que, sur l’espace UEMOA, la Fondation a choisi de travailler à la valorisation des systèmes Agro-Industriels : « La Côte d’Ivoire, par exemple, exporte beaucoup de matières brutes, mais ne développe pas assez sa chaîne de valeur agricole. Avec notre approche novatrice, que nous avons appelé De La Fourchette A La Ferme, nous comptons développer la transformation locale des produits agricoles, dans une approche holistique, afin de contribuer à la création d’emploi pour les jeunes (…)
L’étude que nous avons mené sur la Côte d’Ivoire nous a permis de classifier les chaînes de valeur selon leur potentiel. Pour le moment, nous avons identifié les filières du riz, de l’anacarde et du lait. Nous souhaitons aussi nous impliquer dans les chaînes de l’horticulture, des fruits et des légumes (…) Et soutenir l’entrepreneuriat des jeunes, à travers le renforcement de capacités inclu dans nos programmes, pour faciliter l’accès aux marchés et aux financements des jeunes entrepreneurs. Notre programme E4Y leur est dédié et sera déroulé en Côte d’Ivoire dans les prochains mois. »
A sa suite, Hamed Ndoye a souligné que la Fondation a décidé de mettre l’accent sur le renforcement des capacités des jeunes, car il joue un rôle important dans le développement socioéconomique des pays de l’UEMOA sur un Continent où 75% des individus composant la population ont moins de 35 ans. « C’est le capital humain qui permettra aux entreprises de prospérer. Or, il y a un fossé entre les besoins du marché de l’emploi et les compétences des jeunes, en Afrique (…)
C’est la raison pour laquelle il est nécessaire d’investir dans l’éducation et la formation de la jeunesse Africaine. Nous insistons beaucoup sur les STEM (science, technologie,ingénierie et mathématiques), vue la place de plus en plus prépondérante de la technologie dans le monde (…)
Et dans l’UEMOA où l’économie digitale connaît une expansion croissante et impacte fortement l’économie de ses pays membres. Concernant justement l’économie digitale, nos principaux challenges pour l’UEMOA sont l’accès aux ressources, la qualité du contenu et son utilisation. Nous voulons développer, avec les jeunes, un écosystème AgriTech pour appuyer la valorisation de l’agriculture dans la zone. Nous pensons que nous pouvons capitaliser sur le digital pour impacter plus largement les communautés. » A-t-il partagé.
Selon les responsables de la Fondation Mastercard présent(e)s à ce petit-déjeuner de presse, les barrières qui se posent devant les entrepreneurs, notamment dans l’espace UEMOA, sont souvent liés aux cadres réglementaires. « C’est pourquoi la Fondation contribue au renforcement du cadre réglementaire, en participant au débat public. » Ont-ils fait savoir. ils ont également révélé que pour le programme Startup & Innovation de la Fondation, ils poussent actuellement la réflexion sur des projets pour accompagner les Startup, « dans un cadre de synergie entre les pays de l’UEMOA. »
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