Atelier bilan des comités de veille à Yamoussoukro : Mamadou Berté met en lumière les défis persistants auxquels la filière est confrontée

Ce jeudi 30 janvier 2025, s’est tenu un atelier bilan destiné à évaluer une décennie de fonctionnement des Comités de veille pour le suivi de la commercialisation de l’anacarde. Organisé à Yamoussoukro, cet événement d’envergure a réuni des responsables gouvernementaux, dont le ministre d’État, ministre de l’Agriculture, ainsi que des préfets de région et de département, pour discuter des acquis, des défis et des perspectives de cette filière stratégique pour l’économie ivoirienne.

Depuis leur création officielle en 2015 à Bouaké, les Comités de veille ont joué un rôle primordial dans l’encadrement de la commercialisation de l’anacarde. Cet atelier a permis de faire un bilan des dix années écoulées, afin de dresser un tableau exhaustif de leur fonctionnement. Ces comités, initialement mis en place par un arrêté interministériel en 2014, visent une meilleure régulation du marché local et un encadrement strict des acteurs pour garantir des retombées économiques justes.

Le Directeur Général du Conseil du Coton et de l’Anacarde, Mamadou Berté durant son allocution, a mis en lumière les défis persistants auxquels la filière est confrontée. Parmi eux, les fuites de produits vers les pays voisins, causant un manque à gagner significatif pour l’État et les producteurs locaux, la traçabilité et la transparence des flux commerciaux, la nécessité d’intensifier la sensibilisation auprès des producteurs sur le respect des réglementations, le besoin pressant d’accroître les capacités de transformation locale pour maximiser les retombées économiques.

Une vision pour l’horizon 2030

Face à ces défis, une vision ambitieuse pour l’horizon 2030 a été réitérée : « Valoriser durablement le potentiel des filières coton et anacarde pour des producteurs prospères ». Cette stratégie repose sur quatre axes clés : Permettre aux producteurs de vivre décemment et durablement de leurs revenus, augmenter la contribution des filières au PIB par l’ajout de valeur via une transformation locale accrue, renforcer la structuration et la professionnalisation des acteurs, améliorer la gouvernance des filières pour une filière plus compétitive.

L’un des projets phares inscrits dans cette stratégie est l’identification exhaustive des producteurs d’anacarde. Lors de l’atelier, des précisions ont été apportées sur les avancées de ce projet, qui vise à établir une base de données complète pour optimiser les interventions publiques et privées.

Le rôle du Corps préfectoral, où les préfets jouent un rôle de proximité, a été souligné comme essentiel pour accompagner la mise en œuvre des politiques publiques et la mobilisation des communautés locales. Le Directeur Général a insisté sur la nécessité d’une synergie forte entre le Conseil du Coton et de l’Anacarde, les comités techniques et l’ensemble des parties prenantes.

Une filière en quête de durabilité

Cet atelier a également été l’occasion de discuter des nouvelles mesures pratiques et réglementaires pour la campagne 2025. En recueillant les observations des préfets, l’objectif est de mieux orienter les efforts vers une filière anacarde performante, compétitive et durable, notamment via un meilleur contrôle des flux, une transformation accrue, et un engagement collectif renforcé. L’atelier a rappelé que la transformation des défis en opportunités nécessitera non seulement un engagement soutenu mais aussi une meilleure coordination entre tous les acteurs. Le Directeur Général a exprimé ses vœux de succès et de prospérité pour l’année 2025, en insistant sur la nécessité de poursuivre les efforts dans le cadre d’une collaboration harmonieuse pour maximiser les bienfaits de la filière.

Avec cet atelier bilan, la Côte d’Ivoire réaffirme son ambition de positionner l’anacarde comme une des filières agricoles modèles du pays et de la région ouest-africaine.

Aimé Kouassi

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