Filière bétail : Les marchés à bétail clandestins du District d’Abidjan démantelés 

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Ce vendredi 31 janvier 2025, un dispositif impressionnant était mis en place. Les forces de l’ordre, accompagnées de responsables de la Fédération nationale des coopératives de la filière bétail-viande de Côte d’Ivoire (FENACOFBVI-CI), prenaient position autour des marchés à Yopougon. La tension était palpable, mêlant anticipation et anxiété parmi les marchands qui avaient évolué dans ces lieux pendant des années.

À l’aube, les camions de démolition commençaient à s’installer. Les premiers bruits de machines se faisaient entendre, rompant le silence matinal. Les vendeurs, conscients que la fin était proche, se précipitaient pour rassembler leurs marchandises. Les cris des animaux résonnaient dans l’air, tandis que certains marchands cherchaient à sauver ce qu’ils pouvaient, craignant pour leurs moyens de subsistance.

Une expérience émotionnelle

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Ali Maïga, un marchand vétéran, exprimait sa détresse. « Cela fait 19 ans que je suis ici. Ce n’est pas seulement un marché, c’est notre vie », disait-il d’une voix tremblante. Pour lui et ses collègues, le déménagement vers le nouveau site à Anyama représentait une incertitude économique massive. Bien qu’ils aient réussi à transférer leurs animaux sans trop de perte, la perspective de retravailler dans un nouvel environnement devenait un défi majeur.

A Adjamé, la situation était similaire. Des marchés clandestins constituaient un véritable labyrinthe, où des transactions se faisaient dans l’informel. Lorsque le démantèlement a commencé ici aussi, il y avait des réactions amères et des débats enflammés parmi les commerçants.

Sites d’abattage clandestins

En parallèle, des opérations avaient également été mises en place pour démanteler les sites d’abattage clandestins, qui pullulaient dans les quartiers d’Adjamé. Ces lieux, souvent insalubres, ne respectaient aucune norme d’hygiène, mettant en danger la santé publique.

Les forces de l’ordre ont découvert des pratiques profondément inquiétantes lors de l’assaut. Les lieux d’abattage, envahis par des odeurs nauséabondes, témoignaient de la nécessité criante d’une réforme. Les animaux étaient souvent abattus dans des conditions inacceptables, sans soins vétérinaires ni respect des normes d’hygiène. Le démantèlement de ces sites était une réponse à ces enjeux critiques.

Un sursaut d’espoir

Malgré le désespoir visible parmi les marchands, Moussa Zallé, responsable à la FENACOFBVI-CI, exposait de nouveaux espoirs. « Le marché à Anyama est moderne, il offre de meilleures conditions de travail ». L’effort de démantèlement, si douloureux soit-il, s’accompagnait de la promesse d’une installation dans un lieu où le commerce pourrait fleurir sous un cadre légal. 

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Ainsi, alors que la dernière machine achevait de réduire au silence le marché de Yopougon, une nouvelle ère s’annonçait pour la filière bétail en Côte d’Ivoire. Les marchands, bien que déstabilisés, réalisaient peu à peu qu’un nouveau commencement était à portée de main. L’espoir d’un avenir plus structuré et sécurisé pour leurs affaires était lentement en train d’éclore au milieu des décombres de l’ancien modèle.

Ce démantèlement est bien plus qu’une simple opération de nettoyage. C’est une étape vers un commerce plus éthique et réglementé, une transition nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire et la prospérité des acteurs de la filière bétail en Côte d’Ivoire.

Rodrigue Cofye


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