A l’ère de l’IA et de la nanotech, l’Afrique revoit son positionnement
Les 10 et 11 février 2025, Dr Yaya Sylla participait au SAIA où l’expertise de sa société a été reconnue et où il y a entendu l’Union Européenne annoncé une mobilisation de près de 132 mille milliards FCFA pour la promotion d’un déploiement et d’une implémentation responsable de l’IA. Une dizaine de jours plus tard, le Président Directeur Général de SaH Analytics ouvrait, pour la 1re fois au Parc Des Exposition d’Abidjan, le SIADE.
Cette fois en tant que Président du Comité d’Organisation de ce conclave de 48 heures de réflexion intense sur les voies à emprunter et les moyens à mettre en oeuvre pour augmenter les capacités des acteurs Africains dans les secteurs cruciaux que sont la sécurité, la défense, l’espace et l’IA.
Une ambition soutenue par les autorités Ivoiriennes

Un 1er SIADE organisé en terre d’éburnie, alors que la Côte d’Ivoire, en anticipation de ces développements, a élaboré, en 2024, sa Stratégie Nationale d’Intelligence Artificielle, ainsi que sa Stratégie de Gouvernance des Données, et alloué un budget de 912 milliards FCFA au plan quinquennal adossé à cette manoeuvre tactique qui prévoit 15 objectifs spécifiques et 109 projets dans les domaines de la cybersécurité, de la surveillance spatiale des frontières, de la protection des infrastructures critiques, des systèmes de défense et de la détection prédictive des menaces terroristes, via l’utilisation de l’IA.
Dans un tel contexte, les étoiles étaient donc alignées pour la tenue de ce SIADE 2025. D’autant plus alignées que cette initiative, plus que jamais d’actualité, a non seulement reçu le soutien, en Côte d’Ivoire, de Téné Birahima Ouattara, Ministre d’État, Ministre de la Défense, d’Ibrahim Kalil Konaté, Ministre de la Transition Numérique et de la Digitalisation, de Siandou Fofana, Ministre du Tourisme et des Loisirs, de Dr. Eugène Aka Aouélé, Président du Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel (CESEC), de Faman Touré, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI)…
Mais a également été accompagnée par l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Technologies de l’Information et de la Communication (ARTCI), du Village des Technologies de l’Information et de la Biotechnologie (VITIB) et de l’Office National de l’État Civil et de l’Identification (ONECI).
« L’avenir de l’Afrique passe par l’innovation et la souveraineté technologique… » Dr Yaya Sylla, PDG de SaH Analytics et PCO du SIADE 2025

Saluant la présence de l’Afrique du Sud, pays à l’honneur à cette 1re édition du SIADE, ainsi que des nombreux autres partenaires venus du monde entier pour partager leur expertise et renforcer la coopération Sud-Sud dans les secteurs de la technologie, de la défense et du spatial, afin de de poser les bases d’une Afrique compétitive dans ces domaines stratégiques…
Dr Yaya Sylla a déclaré, lors de la cérémonie d’ouverture du SIADE 2025, que l’avenir de l’Afrique passe par l’innovation et la souveraineté technologique. Pour lui, l’IA et le spatial sont aujourd’hui les moteurs de la transformation économique et sécuritaire mondiale. Leur impact dépasse les frontières de l’industrie, puisqu’ils redéfinissent la gouvernance, la défense nationale, l’agriculture, la santé, et même la culture.
« L’IA nous permet d’analyser des volumes de données massifs, d’anticiper les crises, d’optimiser la gestion des ressources et de renforcer notre cybersécurité (…) De son côté, l’industrie spatiale Africaine connaît une expansion remarquable. La maîtrise des données satellitaires ouvre des perspectives immenses en matière de sécurité, d’aménagement du territoire, de lutte contre le changement climatique et de développement économique. C’est dans cet esprit que SaH Analytics s’est engagée aux côtés du gouvernement Ivoirien et de ses partenaires pour structurer un écosystème de l’innovation technologique en Afrique (…)
Nous croyons fermement que l’Afrique ne doit pas être un simple marché de consommation des technologies, mais un acteur clé de leur développement et de leur appropriation (…) Notre ambition est claire : Faire de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique un hub d’innovation et de recherche appliquée, où les jeunes talents pourront s’épanouir et où les entreprises technologiques Africaines auront un impact global ! (…) Le SIADE 2025 est une étape clé vers cette transformation (…) » Explique-t-il.
Un potentiel spatial Africain à peine exploré décortiqué à la loupe au SIADE 2025 !

Selon les données fournies au SIADE par le Président du Conseil Spatial Africain, Dr. Tidiane Ouattara, l’espace a généré dans le monde entier plus de 3 trillions USD. Dans ce volume grandissant, l’Afrique devrait percevoir environ 22 milliards USD de revenu net en 2026, soit même pas 0,02% des potentialités offertes par le Continent de 30 millions Km2 et plus de 1,3 milliard d’habitants.
Or, qu’il s’agisse du segment au sol (stations de réception et instruments de mesures, etc.), du segment spatial ou du segment des services et produits ciblant et répondant aux besoins des citoyens Africains, l’Afrique est un marché du spatial aux ressources à peine explorées. Ce marché est actuellement majoritairement détenu par les compagnies et institutions non Africaines, drainant ainsi cette manne importante d’argent hors d’Afrique. A la lumière de ces faits, « l’espace est un pilier incontournable de la guerre économique ! » Souligne-t-il à la cérémonie d’ouverture du SIADE 2025.
Pourtant, comme l’a relevé Dr. Tidiane Ouattara au SIADE, les enjeux des questions spatiales pour le Continent sont énormes ! D’abord, en tant que pilier central et moteur du développement socioéconomique du 21e siècle, les sciences spatiales permettent d’améliorer la productivité agricole et de faire des estimations pour assurer une meilleure prévision et planification des revenus économiques pour le fermier ou pour l’État sur une, voire plusieurs années. « Cela renforce les stratégies des États et leur permet d’anticiper sur les négociations et les spéculations dans les bourses comme sur les marchés internationaux. » Insiste-t-il.
De plus aujourd’hui, bon nombre de technologies et leurs produits finaux, développés à l’origine pour l’espace, ont des applications pratiques dans l’Agriculture, l’Alimentation, la Protection de l’Environnement et la Gestion Rationnelle des Ressources Naturelles, la Sûreté et la Sécurité Civile, la Médecine et surtout dans d’innombrables Objets et Services du quotidien. C’est dire leur poids dans la vie de tous les jours ! Enfin, les satellites d’observation de la terre et de télécommunication permettent des connexions internet et la transmission des données, des informations sous toutes formes (textes, chiffres, images, etc.) dans des zones reculées de manière quasi instantanée et quasiment en temps réel.

« Les sciences et technologies spatiales ont complètement innover et réinventer le monde et le mode opératoire de la télécommunication, notamment la radio, la télévision, les média sociaux, etc. Elles deviennent, soit une alternative, soit une complémentarité des méthodes traditionnelles de câblages et de fibres optiques, etc. Les caméras miniatures des smartphones découlent des recherches pour réduire la taille des équipements spatiaux et pour améliorer les télescopes pour l’observation des astres et phénomènes de l’univers à des milliards de kilomètres de notre terre (…)
Au niveau Renseignement, Surveillance et Reconnaissance (ISR), les satellites fournissent des images haute résolution et une collecte de données pour surveiller l’activité ennemie, les mouvements de troupes et les emplacements stratégiques. En ce qui concerne la Communication, les réseaux de communication par satellite sécurisés permettent une communication fiable entre les unités militaires sur de vastes distances, y compris dans des environnements éloignés ou hostiles.
Quant à la Navigation (GNSS), le GPS et d’autres systèmes mondiaux de navigation par satellite fournissent des données de positionnement précises pour les opérations militaires, le guidage des armes et la navigation des troupes. Pour les Systèmes d’alerte précoce, les satellites peuvent détecter les lancements de missiles et fournir une alerte précoce pour permettre une réponse rapide. La Surveillance météo implique les satellites météorologiques qui fournissent des données météorologiques cruciales pour la planification des missions et la prise de décisions opérationnelles. Enfin, en ce qui concerne la Cybersécurité, les systèmes spatiaux peuvent être utilisés pour surveiller et se défendre contre les cybermenaces. » Illustre-t-il.
« L’espoir d’une participation massive de toutes les nations aux activités spatiales est devenu une réalité ! » Dr. Tidiane Ouattara, Président du Conseil Spatial Africain
Mieux, ajoute-t-il au SIADE 2025, depuis l’avènement de la micro et de la nanotechnologie dans le domaine spatial, l’espoir d’une participation massive de toutes les nations aux activités spatiales est devenu une réalité ! « Les compagnies privées en ont fait leur affaire. Cette avancée scientifique et technologique a réduit drastiquement les coûts de fabrication des satellites et des produits et services dérivés. L’espace est plus que jamais abordable par l’Afrique ! (…)
La fabrication de constellations de nano et de micro-satellites est en plein essor. Les seules limites sont le ciel et l’univers, d’où de nombreuses innovations et des applications multiples offrant des opportunités jamais égalées. Quant à l’IA, elle transforme la science et la technologie spatiales tant dans son approche, sa conception, son momentum, sa rapidité d’action, la qualité et la précision des résultats, des produits et des services (…)
Oui ! Les modèles mathématiques de réplication de nos comportements et de nos raisonnements, avec des itérations innombrables et des niveaux de précisions très élevés, ont révolutionné la pratique et la connaissance dans le domaine spatial. Par exemple, les algorithmes permettent de filtrer les images depuis l’espace et de n’envoyer aux stations terrestres que celles utilisables, de traiter des volumes massifs de données, d’améliorer la précision des prévisions climatiques et d’optimiser la navigation satellitaire (…)
L’IA a renforcé la capacité, la puissance et la pertinence des sciences et technologies spatiales comme outils imparables et implacables de défense, de sécurité et de sûreté. Nous n’avons qu’une seule option : Intégrer l’IA dans nos programmes spatiaux Africains et renforcer la formation des talents locaux ! » (…) Exhorte-t-il au SIADE 2025.
« Traditionnellement, les activités spatiales sont financées par les gouvernements. Il est temps de repenser le modèle économique spatial Africain en privilégiant le Partenariat Public-Privé (PPP). Grâce au NewSpace, où le secteur privé a pris plus de place tant dans le financement, l’investissement que dans le développement scientifique et technologique, l’espace s’est démocratisé et est plus accessible à tous, y compris à l’Afrique. À l’heure de l’investissement majeur de tous les pays dans la réduction de la fracture numérique (…)
Les retombées économiques importantes du spatial en font un domaine où investir judicieusement est synonyme d’assurance et de certitude de gain. La coentreprise (joint-ventures) est une option qu’il faudra encourager, avec l’appui de politiques fiscales incitatives, pour que les entreprises du secteur privé mutualisent et associent leurs ressources, afin de financer le développement et la mise en marché de produits et services spatiaux répondant aux besoins des institutions et de la population (…)
C’est en ce sens, qu’après ce SIADE 2025, l’Agence Spatiale Africaine de l’Union Africaine, en partenariat avec le support institutionnel du gouvernement Ivoirien et l’OTIF AFRICA SPACE – une compagnie Ivoirienne dans le domaine spatial – organisera le Marché Africain des Solutions Spatiales (MASS) du 06 au 08 mai 2025, ici même, au Parc des Expositions d’Abidjan. » A-t-il révélé.
Faire de la Côte d’Ivoire un leader technologique en Afrique !
Dans le momentum du renforcement des investissements dans la course à l’IA et aux technologies spatiales opéré actuellement par les États-Unis et la Chine, lors du récent Sommet pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle, tenu à Paris les 10 et 11 février derniers (…) La 1re puissance mondiale et le Royaume-Uni on fait savoir qu’ils comptent privilégier une approche plus flexible de l’IA. Dans cette dynamique, l’IA et les technologies spatiales sont désormais des piliers incontournables du progrès économique et de la souveraineté nationale.
C’est pourquoi, s’excusant de l’absence, du Ministre d’Etat, Ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara – le Président de ce SIADE 2025 était retenu à la cérémonie de rétrocession du camp militaire du 43e Bataillon d’Infanterie de Marine de l’Armée Française (BIMA), situé à quelques encablures du Parc des Expositions d’Abidjan, à la Côte d’Ivoire, qu’il présidait, en compagnie de son homologue Sébastien Lecornu, le Ministre des Armées de France –
Ibrahim Kalil Konaté, le Ministre Ivoirien de la Transition Numérique et de la Digitalisation, après avoir remercié tous les participants pour leur présence à cette première, s’est étendu, dans son allocution délivrée à la cérémonie d’ouverture du SIADE 2025, sur la vision et les réalisations de la Côte d’Ivoire en la matière :

« Ces décisions montrent que l’IA et l’Espace sont désormais des enjeux de pouvoir et de souveraineté (…) En effet, depuis plusieurs années, sous l’impulsion du Président de la République de Côte d’Ivoire, S.E. Monsieur Alassane Ouattara, des réformes majeures ont été entreprises pour faire du numérique un moteur de croissance inclusive, avec des investissements significatifs dans les infrastructures numériques, la cybersécurité, l’administration digitale et, maintenant, les technologies spatiales (…) Ainsi, au nombre des priorités gouvernementales en matière de Transformation Digitale, nous œuvrons à l’accélération de la digitalisation des services publics pour une Administration plus efficace, au développement d’un écosystème numérique performant, moteur d’innovations et d’emplois, ainsi qu’à l’intégration des technologies spatiales pour le suivi du territoire et le développement durable (…)
Depuis une dizaine d’années, en Côte d’Ivoire, le Ministère d’Etat, Ministère de la Défense a entamé sa transformation numérique. L’utilisation des TIC a transformé le visage de notre outil de défense en améliorant l’efficacité, l’efficience et les capacités des opérations militaires, incluant la prise de décision, la communication pour une meilleure coordination entre les forces (…)
Dans le contexte actuel, la Côte d’Ivoire a le devoir et l’opportunité d’exploiter pleinement cette technologie pour accélérer son développement. De même, l’espace est devenu une priorité internationale et n’est donc plus un domaine réservé aux grandes puissances. Aujourd’hui, avec plus de 50 satellites lancés par 14 pays du Continent au cours des deux dernières décennies, l’Afrique entre dans la course à la conquête spatiale (…)
Les technologies spatiales, s’il en est encore besoin de le préciser, offrent des opportunités immenses dans tous les secteurs de l’économie. De même, l’exploration spatiale ouvre des perspectives stratégiques majeures pour la souveraineté nationale, la gestion des ressources et la résilience face aux défis sécuritaires. En tout état de cause, la Côte d’Ivoire doit accélérer et renforcer son engagement dans le secteur spatial, en s’appuyant sur des partenariats internationaux et en développant ses propres capacités. C’est dans cet esprit que le Ministère d’Etat, Ministère de la Défense, en collaboration avec des institutions scientifiques et technologiques, explore déjà activement des solutions pour renforcer nos capacités en matière de renseignement et de surveillance, grâce à l’imagerie satellitaire (…)
Pour la Côte d’Ivoire, l’enjeu est clair : Nous devons développer nos propres solutions technologiques ! C’est la raison pour laquelle nous devons, primo, structurer une politique nationale ambitieuse en matière d’IA et de spatial – A ce sujet, la Côte d’Ivoire vient de finaliser, avec l’aide de plusieurs experts Ivoiriens résidant aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger, sa Stratégie Nationale de l’IA et celle de la Gouvernance des Données qui sera bientôt présentée officiellement – (…) Secundo, former nos talents pour maîtriser ces technologies stratégiques et, tertio, créer des infrastructures adaptées pour attirer les investisseurs et favoriser l’innovation.
Saisissons donc cette opportunité qu’est le SIADE 2025 pour favoriser les Partenariats Public-Privé apte à dynamiser notre écosystème technologique, explorer les nouvelles collaborations internationales pouvant renforcer nos capacités spatiales et numériques, développer des solutions technologiques adaptées à nos réalités locales (et j’insiste sur le caractère spécifique des solutions qui devront prendre en compte nos réalités) et préparer notre jeunesse aux métiers de demain, pour bâtir une Afrique technologique et innovante (…) Pour faire de la Côte d’Ivoire un leader technologique en Afrique ! » A-t-il conclu.
En plus des conférences, panels, ateliers, keynotes, etc. proposés à ce SIADE 2025 et animés par des personnalités tels que l’Ex-Conseiller IA de l’ancien Président Américain Barak Obama, Stephen Brobst, la Directrice Général Adjointe de SaH Analytics, Sali Ouattara, le Directeur du Centre Spatial Universitaire de Montpellier, Laurent Dusseau, ou encore le CEO et Fondateur de Aitek, Dr Redda Ben Geloune (titulaire d’un Ph.D. en IA), la signature de conventions entre le CSUM et SaH Analytics a marqué à l’encre indélébile l’aspiration du SIADE : Devenir la plateforme de référence pour l’exploration des applications de l’IA dans divers domaines. Comment ? En privilégiant le partage de retours d’expérience, de cas d’usage concrets et les collaborations. Et ce, au moment où les projections prévoient une contribution de l’IA d’environ 749 mille milliards FCFA au PIB Africain d’ici 2030, soit une hausse de 5,6%.
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