Orange Money ouvre un siège en Afrique

L’installation de ce centre stratégique en terre d’éburnie, précisément dans sa capitale économique, n’est pas anodin. En effet, il faut rappeler que, pour OM, c’est en Côte d’Ivoire, en 2008, que l’aventure continentale a démarré. Un pari gagnant pour la firme qui, depuis lors, a connu une croissance continue de sa base client et de ses usages dans les 17 pays où elle est présente.

Ainsi, alors qu’elle vient de passer la barre des 40 millions d’utilisateurs actifs mensuels, cet établissement à Abidjan apparaît comme la manifestation de la volonté d’un ancrage plus profond en Afrique et au Moyen-Orient. Ce qui semble se lire dans cette manoeuvre a été corroboré par les dirigeants d’OM, d’OMEA et du Cluster Orange que nous avons interrogé, à ce sujet, à l’inauguration de ces bureaux, après la coupure du ruban :

« Nous nous positionnons au cœur de la dynamique de croissance du Mobile Money en Afrique de l’Ouest. Pour soutenir cette expansion, nous sommes engagés sur la voie de la construction d’un écosystème solide, grâce à des partenariats stratégiques toujours plus nombreux. Dans cette optique, l’implantation de notre siège à Abidjan marque une étape importante dans notre mission d’accélération de l’inclusion financière en Afrique et au Moyen-Orient. Ces collaborations visent, notamment à proposer, d’une part, des solutions de microfinance et d’épargne mobile, via une interface numérique simplifiée, accessibles progressivement à tous les détenteurs de comptes OM (…)

D’autre part, le développement continu de nos corridors de transfert international, en particulier des transferts du Nord vers le Sud, avec notre propre solution de bout en bout, que nous sommes le seul opérateur mobile a délivrée. Nous comptons élargir notre gamme de services de paiement en nous appuyant, entre autres, sur le paiement par QR code, avec une approche destinée, en l’occurrence, tant aux marchands qu’aux utilisateurs finaux, sur l’ensemble de nos marchés (…) Notre partenariat avec des acteurs emblématiques, tels que Mastercard, nous a permis de lancer, en 2024, une carte virtuelle accessible, via le compte mobile, dans 7 pays. L’ambition est de s’étendre à de nouveaux marchés en 2025. » Nous a confié Aminata Kane, Directrice Générale d’OM Group.

Répondant à son tour à nos questions, Mamadou Bamba, le CEO d’Orange Côte d’Ivoire, de son côté, a insisté sur le fait que l’offre Mobile Money du géant Français des Télécoms a été lancée en tout premier en Côte d’Ivoire, il y a près de 17 ans en arrière, avant d’être progressivement développé dans 17 pays, et a déclaré :

« Au-delà d’un succès national, beaucoup d’échanges entre les différents pays, qui contribuent au développement du service, ont été portés par des innovations nées en côte d’ivoire, tels que la carte, la structuration du réseau de distribution, etc. qui ont profité à d’autres pays, ainsi que, des services qui passent les frontières, comme le transfert avec le Burkina-Faso. Des partenariats, avec Canal+, TotalEnergies, etc. ont aussi été négociés en central et ensuite déclinés localement (…)

Grâce à son positionnement géographique et son leadership en matière d’innovation, Abidjan a régulièrement été un point de regroupement des dirigeants d’OM pour des séminaires stratégiques, la conception de riposte face à la concurrence, etc. C’est une bonne chose que les équipes d’OM Group s’installent, ici, aujourd’hui, de façon plus pérenne. Leur installation signifie plus de proximité avec le client, plus de pertinence terrain, un appui sur un bassin d’emploi de qualité et une forte proximité avec les autres grands marchés d’Afrique de l’Ouest. » Estime-t-il.

Avec une contribution significative à la croissance de la région Afrique et Moyen-Orient (MEA), OM s’affirme comme un pilier de cette zone où, en 2024, l’activité de services financiers mobiles a progressé de plus de 20%. Pour Jérôme Henique, le CEO d’OMEA, ce siège d’OM à Abidjan est le fruit d’une décision mûrement réfléchie qui a tout son sens :

« Il y a 5 ans, Orange Afrique et Moyen-Orient a décidé d’établir son siège en Afrique à Casablanca. Cette décision stratégique a changé notre mode d’interaction avec les filiales, notre proximité avec les différents marchés, les types de profils que l’on a pu recruter. Aujourd’hui, en installant le siège d’OM à Abidjan, nous effectuons un mouvement similaire avec notre activité Mobile Money (…)

Jusqu’à présent, nous avions des équipes éclatées sur 5 localisations, 4 pays et beaucoup de personnes basées dans des États où notre activité Mobile Money était limitée. Désormais, ce regroupement des compétences dans l’un des marchés les plus stratégiques nous permet d’affirmer notre détermination à développer cette activité, sur le long terme, à regrouper, réorganiser et renforcer nos ressources, pour passer à un nouveau stade de développement (…)

L’activité mobile money est l’un des principaux moteurs de notre croissance. L’un des principaux moteurs d’innovation. C’est aussi le domaine où la réglementation évolue le plus vite et où la concurrence est la plus dynamique. Cette inauguration témoigne de notre volonté et de notre capacité à nous adapter au marché, à investir, pour continuer de jouer ce rôle de pionnier que nous tenons depuis plus de 15 ans. » Nous a-t-il précisé.

Ce mardi-là, le Directeur Général d’OBA, Jean-Louis Menann-Kouamé était présent à l’inauguration du nouveau siège d’OM Group en Afrique. Quelques jours plutôt, La banque digitale et le Réseau des Dynamiques Institutrices de Côte d’Ivoire (REDICI) signaient une convention visant à renforcer l’autonomie financière des institutrices Ivoiriennes. D’une enveloppe de 60 millions FCFA, pour la phase pilote, ce programme de microcrédits permettra à 200 institutrices de bénéficier de financements, compris entre 100.000 FCFA et 300.000 FCFA, pour leurs projets personnels et professionnels.

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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