L’inflation en RDC Descendra à 7,1% en 2026 Selon la BAD

La RDC devrait connaître une croissance de 5,3% de son PIB en 2026

Après avoir atteint 11,4% au terme de l’an 1 de la crise causée par la pandémie à coronavirus (2020), l’inflation, en RDC, est descendue à 9,1% au temps de la reprise post-covid (2022), avant de faire un bond spectaculaire de 10,8% en 2023, soit le niveau le plus haut observé sur la période passée en revue. C’est ce qu’indique le dernier rapport de la BAD sur l’économie de la RDC qui projette, en outre, qu’elle devrait être de 8,8% à fin 2025 et régresser de 1,7% en 2026. L’institution financière considère que cette amélioration de l’inflation dans l’ex Zaïre traduit “une meilleure coordination des politiques économiques”. Et pour cause.

En 2024, la Banque Centrale du Congo (BCC) a poursuivi le resserrement de la politique monétaire en maintenant son taux directeur élevé (25 %), maintenu une politique discriminatoire de la constitution des réserves obligatoires, situant, respectivement, les coefficients sur les dépôts à terme et à vue en francs congolais (CDF) à 0% et 12%.

Elle a également fixé les coefficients en devises étrangères à 12% sur les dépôts à terme et à 13% sur ceux en CDF. Par ailleurs, elle a continué ses opérations d’adjudication sur le marché des changes et amorcé la dédollarisation (90% des dépôts sont jusqu’ici en dollars), à travers l’obligation d’utiliser le franc congolais (CDF) pour les paiements électroniques et les taxes. “Ces mesures, combinées à la baisse des prix de l’énergie, ont contribué à atténuer la dépréciation du taux de change (de 24% en 2023 à 6% en 2024) et à maîtriser l’inflation, la ramenant de 19,9 % en 2023 à 17,9 % en 2024.” Peut-on lire dans le rapport.

Une croissance en recul et une dette publique qui ne cesse de grimper

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Graphique : KOFFI-KOUAKOU Laussin

Dans son document, la BAD dévoile, aussi, que le taux de croissance du PIB réel de la RDC, en augmentation constante du début de la pandémie de la Covid-19 au départ de la reprise post-covid, s’est établi à 8,9% en 2022, puis a décéléré. En effet, l’analyse de la BAD rapporte que, essentiellement soutenu par le secteur minier (plus de 35% du PIB du pays), il était de 6,5% en 2024 et qu’il devrait perdre encore 1,5% en 2025. Cependant, l’institution se montre optimiste pour 2026, puisqu’elle anticipe une hausse de 30 points de base (pb) du taux de croissance du PIB réel de la RDC, cette année-là.

Le rapport notifie, toutefois, que la RDC reste confrontée à des déficits budgétaires et courants persistants, à une faible mobilisation des ressources fiscales (taux de pression fiscale à 13,6% du PIB) et à un accès limité aux infrastructures de base. Et ce, alors que son capital naturel, constitué à 56% d’actifs renouvelables, est estimé à 480.000 milliards FCFA .

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Graphique : KOFFI-KOUAKOU Laussin

Pour Olivier Manlan, économiste-pays de la BAD pour la RDC, “le potentiel de la RDC est immense et la dynamique de croissance est bien enclenchée. Il reste maintenant à accélérer la mobilisation des ressources, renforcer la gouvernance et améliorer l’efficacité de la dépense publique. Ce sont des leviers essentiels pour libérer pleinement ce capital et accompagner durablement le développement du pays.” Informe-t-il.

Un IDH faible malgré un énorme potentiel

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En RDC, l’Indice de Développement Humain (IDH) demeure faible malgré les immenses ressources naturelles dont regorge le pays, d’après le rapport sur l’Indice de développement humain 2025, publié dans la première quinzaine de mai par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) qui place, avec un index IDH de 0,522 en 2025, cet Etat, où plus de 74% de la population vit toujours avec moins de 1.200 FCFA par jour, selon les données de la BAD, dans la catégorie “développement humain faible”.

Renforcer les réformes budgétaires et structurelles, les infrastructures, le secteur financier, améliorer la gestion du capital naturel et humain, accélérer de la digitalisation du service public, accroître la lutte contre la corruption, accentuer la valorisation des ressources humaines et naturelles, sont quelques recommandations faites par la BAD, dans son rapport, et par Olivier Manlan qui souligne que “l’exploitation optimale du potentiel naturel, humain et financier de la RDC demeure un levier essentiel pour asseoir une croissance inclusive et durable dans un contexte mondial de plus en plus contraignant.”

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Graphique : KOFFI-KOUAKOU Laussin
Commentant l’étude de la BAD, la Vice-Ministre des Finances de la RDC, O’Neige N’Sele, déclare qu’aucun succès en matière économique ne peut se réaliser sans un minimum de rigueur, une bonne gouvernance et une cohérence des politiques publiques formulées sur la base d’évidences scientifiques. Elle affirme que son gouvernement est engagé “à poursuivre les réformes pour renforcer la résilience de l’économie Congolaise et faire de la RDC un pôle de stabilité économique et de croissance durable en Afrique.”

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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