Une artiste Marocaine grande lauréate du NSAAP

Lors de l’ouverture privée de l’exposition dédiée aux finalistes du NSAAP, l’artiste Marocaine Amina Agueznay a été déclarée lauréate du Grand Prix de la 3^ème édition du Prix annuel d’Art Africain Norval Sovereign. L’œuvre gagnante, « Portal #1 », est tactile, sensorielle et met en vedette des matériaux naturels tels que des enveloppes de palmier, de la laine non traitée et des feuilles de palmier.

Tout est parti d’une invitation de Salima Naji. Une simple invitation de l’éco-architecte et anthropologue à diriger des ateliers pour les femmes de Tissekmoudine, un « ksar » ou un établissement dans le sud du Maroc

Il faut savoir qu’au cœur de l’identité du « ksar » se trouvent ses portes. Ainsi, à la faveur de ces ateliers, les participantes se sont engagées dans un processus d’auto-observation, de documentation de leurs routines quotidiennes et de leurs interactions spatiales. Les croquis des portes réalisés par les femmes ont été transformés en tissages de laine. Amina Agueznay a, ensuite, développé ses propres interprétations de ces portes. Pour ce faire, elle a incorporé des matériaux alternatifs de l’oasis tels que le talefdamt (enveloppe de palmier) et l’ifraoune (feuilles de palmier).

A la suite d’un processus rigoureux d’adjudication mené par un panel de 05 juges mondiaux, l’œuvre d’Amina Agueznay a été celle choisie parmi 374 autres œuvres candidates et 26 œuvres finalistes présélectionnées pour remporter le Grand Prix.

Amina Agueznay, représentée par la Loft Art Gallery à Marrakech, au Maroc, en tant qu’architecte, entreprend des voyages à travers les régions urbaines et rurales du Royaume Chérifien, pour découvrir des artisans et documenter leurs techniques et traditions de design autochtones. Cette recherche influence profondément ses propres interventions contemporaines et nourrit sa démarche. Une démarche qui met l’accent sur l’essence collaborative de la création, en particulier dans le domaine du travail textile.

Lorsqu’elle a réceptionné son Prix, Amina Agueznay a déclaré : « Je suis tellement honorée. Le fait que je reçoive un prix d’une autre partie du Continent, que celle d’où je viens, le rend d’autant plus grand ! Obtenir de la reconnaissance est important pour moi et une victoire comme celle-ci me confirme que la manière dont j’ai poursuivi mon travail et comment je veux travailler à l’avenir est la bonne ! » A-t-elle partagé

La 3^ème édition annuelle du Prix, l’annonce du lauréat et l’ouverture de l’exposition ont été l’un des événements phare d’ouverture de la programmation VIP de la Foire d’art annuelle d’Investec Cape Town

Il faut souligner que les candidatures au Prix d’Art Africain Norval Sovereign ont été évaluées par un conseil d’experts internationaux de l’art, à savoir :

• Ashraf Jamal – écrivain et chercheur, ArtBankSA et Université de Johannesburg
• Heba El Kayal – consultante principale en commissariat, Norval Foundation
• Marie-Ann Yemsi – commissaire d’exposition indépendante et consultante en art contemporain
• Ngaire Blankenberg – fondatrice et directrice, Institute for Creative Repair
• Sean O’Toole – écrivain, éditeur et commissaire

En amont, un conseil de 59 professionnels indépendants de l’art du monde entier avait sélectionné 160 artistes. Ces artistes nominés ont finalement soumis 375 œuvres. En définitive, c’est le travail de Salima Agueznay qui s’est le plus distingué.

S’exprimant sur le processus de jugement et le lauréat, Ashraf Jamal a confié qu’une excellente décision finale avait été prise. « Après des heures de profonde réflexion, le jury est resté fidèle à l’objectif principal du Prix, celui du choix d’un artiste avec une vision durable de la vie et des triomphes des femmes du désert Africain. Le Continent est immense et complexe, les motivations sont exaltantes. Et cela, de manière extrêmement diversifiée, comme cela devrait être sur un continent qui offrira à la terre un ‘visage humain’. Ces mots, de Steve Bantu Biko, expriment la grande mission de l’Afrique et le rôle de nos artistes dans l’accomplissement de cette noble vision. » A ajouté ce juge du NSAAP 2024.

Le NSAAP célèbre les pratiques des artistes contemporains de premier plan et vise à les promouvoir. Pour ce faire, il leur offre une vitrine d’exposition plus large, afin qu’un public international puisse découvrir leurs travaux.

Hannay O’Leary, a indiqué que le niveau des participations de cette année a été phénoménal. La vente aux enchères, qui en découle, offre aux collectionneurs la possibilité d’acquérir des œuvres de certains des artistes les plus passionnants d’aujourd’hui, tout en soutenant directement les artistes eux-mêmes et le merveilleux travail éducatif continu fourni par la Norval Foundation. « Sotheby’s est ravi de soutenir une si grande cause et reste déterminé à présenter le meilleur talent de tout le continent Africain. » A conclu le directeur principal de l’art africain moderne et contemporain chez Sotheby’s.

Les œuvres des 26 finalistes restants seront mises aux enchères en ligne, dans une vente aux enchères organisée par Sothebys, jusqu’au 20 février 2024 à 19h00, donnant ainsi aux intéressés la possibilité de miser sur leurs œuvres préférées. Les fonds récoltés par la vente aux enchères seront répartis entre les artistes et la mission d’éducation artistique de la Norval Foundation. Les inscriptions et les enchères se font via la page web de la vente aux enchères Sothebys. . En tant que lauréate du Grand Prix, Amina Agueznay recevra une récompense en espèces d’une valeur d’un peu plus de 21 millions FCFA, l’opportunité d’une exposition solo à la Norval Foundation, ainsi qu’une résidence d’artiste à Londres soutenue par le Outset Contemporary Art Fund. Le Prix du Vote du Public pour le NSAAP 2024 sera dévoilé en mai 2024. Son récipiendaire récoltera la somme de 1,2 million FCFA. Le public est invité à voir les œuvres présélectionnées à la Norval Foundation et à voter pour son œuvre préférée en ligne ou en personne. Parmi les précédents lauréats du NSAAP, figurent Famakan Magassa (né en 1997, Mali) et Bonolo Kavula (née en 1992, Afrique du Sud), ainsi qu’Alioune Daigne (né en 1985, Sénégal) et René Tavares (né en 1983, São Tomé et Principe).

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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