Une croissance économique en dessous des attentes conduit Bruno Le Maire à serrer la vis
Dans les explications qu’il a données lors de son intervention, ce dimanche 18 février 2024, sur TF1, la première et la plus ancienne chaîne de télévision généraliste nationale Française, Bruno Le Maire a indiqué que cette prévision de croissance « tient compte du nouveau contexte géopolitique ». Un contexte marqué, notamment, par la guerre en Ukraine, au Moyen-Orient, le significatif « ralentissement économique en Chine » et la « récession en 2023 en Allemagne ». A-t-il ajouté.
Aussi, pour faire face à des recettes fiscales plus faibles qu’espérées et pour respecter son objectif budgétaire d’un déficit public à 4,4 % du PIB en 2024, contre 4,9 % anticipés pour 2023, l’État fera « un effort immédiat de 10 milliards d’euros d’économies. » A déclaré Bruno Le Maire.
Concernant les domaines touchés, le Ministre de l’Économie affirme que la Sécurité sociale et les collectivités locales ne seront pas affectées par cette restriction des dépenses de l’Etat Français et que cette mesure ne devrait pas nécessiter de nouvelle loi. Toutefois, Bruno Le Maire a notifié qu’il n’excluait pas « la possibilité » d’un « budget rectificatif à l’été en fonction des circonstances économiques et en fonction de la situation géopolitique, en particulier l’évolution de la guerre en Ukraine. »
Dans le détail, la moitié des économies, soit 05 milliards d’euros, devra être trouvée sur le budget de fonctionnement « de tous les ministères », par exemple sur les dépenses d’énergie ou les achats. Le gouvernement Français va également baisser « de près d’un milliard d’euros » l’aide publique au développement et diminuer d’un autre milliard d’euros l’enveloppe de l’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’. « On avait annoncé une enveloppe supplémentaire de 1,6 milliard d’euros de 2023 à 2024 (…) Il y aura toujours une augmentation de 600 millions d’euro, mais nous récupérons 1 milliard d’euros. » A éclairci Bruno Le Maire sur ce point.
La transition écologique impactée par ces économies sur le budget de la France !
Selon le ministre, une « troisième série d’économies », d’un milliard d’euros au total, portera sur « les opérateurs de l’État ». Parmi les opérateurs concernés, il a entre autres évoqué : l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires, Business France, France Compétences ou encore le Centre National d’Etudes Spatiales.
Réagissant sur cette décision, la directrice des programmes au Réseau Action Climat estime que Bruno Le Maire « a choisi l’injustice ». Pour Anne Bringault, il ne s’agit de rien de moins que d’« économies sur le dos des plus vulnérables », sur l’aide publique au développement et le soutien à la rénovation thermique. « Le climat et le pouvoir d’achat seront les perdants ». A-t-elle déploré.
La raison de son indignation ? La hausse du budget consacré à la transition écologique est ramenée de 10 milliards d’euros à 8,6 milliards d’euros, comme l’a précisé dans un communiqué Christophe Béchu, tout en vantant « une hausse sans précédent ! » A propos de l’augmentation du Fonds vert, « initialement prévu à 500 millions d’euros », le cabinet du Ministre Français de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires a informé qu’elle sera finalement « limitée à 100 millions d’euros. »
Pas de hausse des impôts pour le contribuable Français !
Suite à la croissance de 0,9 % enregistrée en 2023 par la terre natale de Jean-Baptiste Poquelin, son gouvernement avait auparavant prévu une hausse de 1,4 % du PIB cette année. Cependant, la finance ayant ses propres réalités, des réalités qui ne sont pas toujours conformes aux expectatives, mais plutôt sujettes aux fluctuations imposées par la perception du risque découlant de la lecture de facteurs endogène comme exogènes, l’Etat Français n’a désormais d’autre choix que de s’aligner sur les estimations d’autres institutions.
En effet, alors que la Banque de France table sur une croissance « proche de 0,9 % », le Fonds Monétaire International (FMI) la projette à 1%, quand l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) entrevoit, elle, 0,6%. Or, c’est pourtant sur cette perspective d’une économie plus vigoureuse que se base le budget Français 2024.
Effectivement, l’exécutif Français comptait sur un surplus d’activité, ainsi que des économies considérables, pour réduire une dette de plus de 3.000 milliards d’euros, dans la perspective de ramener le déficit sous la limite Européenne des 3% en 2027, et non sur des hausses d’impôts susceptibles de frustrer encore plus sa population. Et pour cause. Les résultats de la consultation publique en avoir pour mes impôts, réalisée dans le pays du Général De Gaulle et publiée en juillet 2023, qui a intéressé 484.448 personnes, signale que « plus de 04 contribuables Français sur 10 ont le sentiment que les impôts ont augmenté ces dernières années (…) 78% des contribuables pensent que l’argent prélevé est mal utilisé. »
Bruno Le Maire a fermement insisté sur le fait qu’il n’augmentera pas les impôts pour atteindre son objectif de 10 milliards d’euros d’économies sur le budget de l’Etat Français et assuré que la baisse d’impôt, annoncée pour les classes moyennes, sera bel et bien maintenue. Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du budget à l’Assemblée Nationale Française considère que les économies annoncées permettront de tenir la trajectoire de désendettement.
KOFFI-KOUAKOU Laussin avec FRANCE 24 et AFP
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