Un M&A de 02 géants des assurances qui pourrait bien changer la donne
En début d’année, la Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA) de la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurance (CIMA) a approuvé les demandes de fusion des filiales assurance IARD ( Incendie, Accidents et Risques Divers) et assurance Vie de Sanlam et de Allianz en Côte d’Ivoire. La fusion de ces 02 géants a donné naissance à un mastodonte qui représente à lui seuls 33%, soit le tiers, des parts du marché Ivoirien des assurances.
Le jeudi 12 septembre 2024, l’entité a dévoilé au Sofitel Hôtel Ivoire de Cocody, Abidjan, son nouveau nom de marque. Baptisé SanlamAllianz Côte d’Ivoire, ce nouvel acteur du secteur Ivoirien des assurances entend non seulement offrir des solutions innovantes, protéger les personnes, leurs biens et leurs services, mais aussi renforcer le métier de la garantie en terre d’éburnie. Au-delà de ces promesses alléchantes pour le consommateur, il ne fait aucun doute que, vue sa taille, ce nouveau né est bien partie pour se tailler une part encore plus grosse, sur un marché des assurances toujours à l’état embryonnaire en Afrique, en général, et en Côte d’Ivoire, en particulier.
Un nouvel acteur qui suscite beaucoup d’espoir
Au cours de la cérémonie, la nouvelle identité visuelle et l’esprit du fruit de la fusion de 02 groupes majeurs des assurances ont bel et bien été dévoilés. Durant celle-ci, le ministre Ivoirien du Commerce et de l’Industrie, Dr Souleymane Diarrassouba, s’est réjouit des opportunités, notamment en matière de création d’emplois, de financement des PME et de développement des infrastructures, qu’ouvrent l’apparition d’une structure de la taille de SanlamAllianz dans le paysage des assurances et en Côte d’Ivoire.
Il a aussi félicité la gestion de cette opération où tout a été mis en oeuvre pour préserver les emplois des collaborateurs issus des 02 groupes objet de cette Merger & Acquisition (M&A). Il a aussi salué le choix de SanlamAllianz de faire de la capitale économique Ivoirienne le hub de sa marque en Afrique Subsaharienne.
Un M&A qui va au-delà de la simple opération financière
Le Président du Conseil d’Administration (PCA) de SanlamAllianz, Moustapha Coulibaly Bamountaga a révélé, pendant la céremonie, les tenants et les aboutissants de la fusion de ces deux grands groupes qui cumulent 238 ans d’expérience dans les filiales d’assurance Vie et Non vie.
Philippe Attobra, le Directeur Général de SanlamAllianz Côte d’Ivoire Assurance Vie a, quant à lui, souligné l’intérêt de cette évolution vers un échelon plus grand à l’échelle Africaine. « Nous avons le souci de l’inclusion, c’est-à-dire toucher le plus grand nombre ! » A-t-il déclaré. De son côté Mamadou Koné, le Directeur Général de SanlamAllianz Côte d’Ivoire Assurances, a fait savoir que ce mariage dépasse la simple opération financière. Selon lui, il va donner un nouvel élan à l’assurance en terre d’éburnie, car cette union va tirer le secteur vers le haut. Aux dires de l’homme, elle permettra de réduire les délais d’attente des paiements des indemnités et d’initier des actions concrètes au profit des populations.
Quelles bénéfices pour le marché des assurances ?
D’après les responsables du consortium, une entreprise d’une telle envergure ne peut être que bénéfique, puisqu’elle met, désormais, l’expérience, ainsi que l’expertise cumulée et combinée de 27 filiales, au service du pays. En tout état de cause, elle rassure les consommateurs comme les investisseurs et, par ricochet, assure la confiance des bailleurs de fonds internationaux. De surcroit, en plus des emplois, directs et indirects, qu’elle participe à créer, SanlamAllianz s’attellera à offrir des solutions qui répondent aux besoins des Ivoiriens, à sécuriser leurs biens et à transformer profondément l’industrie de l’assurance en Côte d’Ivoire.
En effet, oscillant autour de 1,6% (ce chiffre signifie qu’à peine 1,6% du PIB ivoirien est consacré aux primes d’assurance), le taux de pénétration de l’assurance en Côte d’Ivoire est relativement faible. Et bien qu’une légère amélioration soit constatée ces dernières années, il n’en demeure pas moins que ce taux reste nettement en dessous de la moyenne Africaine et très loin de ceux observés dans les pays développés. Nonobstant cet indicateur, il convient de noter une dynamique positive du secteur en Côte d’Ivoire, portée aujourd’hui par l’arrivée de SanlamAllianz qui, de l’avis des experts, est un signal fort pour une consolidation du marché et une offre de services plus compétitive.
Certes, la création de SanlamAllianz constitue une étape majeure franchie pour le développement du secteur en Côte d’Ivoire. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre un taux de pénétration comparable à celui des pays développés. De plus, s’il est essentiel de renforcer l’éducation financière des populations, pour qu’elles comprennent l’intérêt de souscrire des assurances et renforcer la confiance des consommateurs dans le système financier, ainsi que spécifiquement dans celui des assureurs, le secteur de l’assurance doit s’outiller pour s’adapter aux nouveaux risques, tels que les risques climatiques. Des risques devenus monnaie courante en Afrique et dont les lignes temporelles de récurrence ne cessent de se réduire. De ce fait, aujourdhui et plus que jamais, les assureurs, les régulateurs et les pouvoirs publics doivent travailler de concert pour relever ces défis et offrir aux Ivoiriens une protection sociale plus efficace.
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