Pour Paul Régis Bessala, il faut « viabiliser la quantité et la qualité ! »
KOFFI-KOUAKOU Laussin : Monsieur Paul Régis Bessala, vous êtes le Directeur Général de Baobab+ CI, l’une des 320 entreprises exposantes à la 1ère édition du SIREXE. Quelle est la raison de votre participation à ce salon ?

Paul Régis Bessala : Merci Monsieur KOFFI-KOUAKOU Laussin pour votre question qui me donne l’occasion d’expliquer, en détail, l’activité de Baobab+ CI et son lien avec le secteur de l’énergie, en Côte d’Ivoire. Le grand public nous connaît surtout pour la partie microfinance de notre activité et moins pour d’autres aspects. Or, c’est dans ses autres aspects que se trouve la réponse à votre question. Beaucoup de personnes ne le savent pas forcément, mais nous avons, en réalité, un volet très orienté énergies. Plus précisément, nous intervenons sur le segment énergies renouvelables, principalement dans le solaire. Comment me direz-vous ? On fait du financement d’actifs.
Nous proposons des solutions à crédit aux populations en zone rurale, mais aussi en zone urbaine, à travers différentes gammes de produits. Dans ce cadre, nous avons des offres de smartphone à crédit, avec nos partenaires sur le territoire, mais aussi, ce qui est l’objet de votre question, des solutions solaires en entrée de gamme. Ces solutions comprennent des kits domestiques (lumière, télévisions) qui fonctionnent au solaire. En plus de cette première offre, nous proposons aussi des congélateurs, réfrigérateurs, également alimentés à l’énergie solaire, ainsi que des petits générateurs solaires ou encore des grosses installations solaires aux populations Ivoiriennes.
L’idée, pour nous, est de venir adresser un besoin en énergies. En d’autres termes, de solutionner un problème. Ce problème, C’est comment subvenir aux besoins énergétiques des populations, en tenant compte de l’inflation, du coût de l’énergie et de la stabilité du réseau, en l’occurrence pour nos parents du village un peu à la traîne en matière de couverture énergétique ?
Sans amoindrir les efforts du gouvernement sur ce point, notre expérience nous montre que, à l’heure actuelle, il faut proposer, en zone rurale, des solutions simples et adaptées aux réalités de nos parents du village pour leur permettre d’être non seulement au courant, mais également au contact du développement social et mondial qui s’opère en ce moment.
KOFFI-KOUAKOU Laussin : Monsieur Paul Régis Bessala, vous venez de partager l’orientation de votre entreprise vers les énergies renouvelables, ainsi que sa grande implication dans le développement et le déploiement de l’énergie solaire, en Côte d’Ivoire, pour adresser de vrais problématiques actuelles, des problématiques qui concernent, notamment, la fourniture énergétique en zone rurale. A ce jour, quels sont les retours que vous avez du consommateur final, Paul Régis Bessala ?

Paul Régis Bessala : Vous savez, Monsieur KOFFI-KOUAKOU Laussin, quand vous allez dans des zones rurales, vous constatez que les gens sont confrontés à des vrais défis d’accès à l’énergie et à l’électricité. Nos solutions visent à résoudre ces défis et, aujourd’hui, les retours que nous avons, en particulier des consommateurs finaux, sont extrêmement positifs ! Les populations sont extrêmement contentes de bénéficier non seulement de nos solutions innovantes, mais aussi de nos solutions de financement.
Ce qui est hyper intéressant dans les offres Baobab+, c’est qu’aujourd’hui, lorsque le client prend un kit télévision chez nous pour un certain montant, il peut régler son achat au bout de 24 mois (2ans), donc il a le temps de voir venir ! Il a le temps de s’adapter par rapport à ce qu’il doit dépenser, tout en faisant face aux imprévus, et, surtout, il a la capacité de rentabiliser son investissement, car nous n’attendons pas que le client ait fini de payer la totalité de la somme due pour lui remettre le produit ! Aujourd’hui, nos offres permettent à nos clients d’utiliser le produit tout en continuant de le payer.
Dès le paiement d’un acompte, le client à la possibilité de pouvoir bénéficier du produit. Pour prendre un autre exemple concret, celui de nos réfrigérateurs et congélateurs solaires, dans nos villages, on a la petite boutique du campement qui, par manque d’équipements, vend juste les produits secs, les biscuits et tout le reste, ce qui limite son approvisionnement du fait de problèmes de conservation.
Je m’explique. On connaît le climat en Côte d’Ivoire, il fait parfois très très chaud, et, dans ces périodes, une boisson fraîche est toujours la bienvenue. Avec nos offres d’acquisition de réfrigérateurs et de congélateurs solaires, la boutique du campement peut proposer à nos parents du village des boissons fraîches, mais pas que ! Du poisson, de la viande, etc.
C’est un deal gagnant-gagnant, parce que, tant qu’à faire d’une pierre deux coups, nos parents du village ont accès à plus de produits et la boutique du campement voit ses revenus augmenter, du fait de la hausse de demande, et donc du trafic généré. Il y a un impact réel sur la l’économie et leur vie de tous les jours ! Aujourd’hui, nos clients sont extrêmement satisfaits. Leur satisfaction, quant à nos propositions avec option de crédit, nous confirme, chaque jour, que nos offres sont adaptées au marché, répondent à ses besoins et nous fortifie dans notre engagement à l’énergie pour tous et à moindre coût !
KOFFI-KOUAKOU Laussin : A vous entendre, vos solutions changent la vie de nombreux Ivoiriens. Cependant, sont elles véritables connues ? Le secteur des énergies renouvelables en Côte d’Ivoire est-il soutenu ?

Paul Régis Bessala : Si l’on regarde du côté des institutions, je reconnais que beaucoup de choses ont déjà été faites au travers des associations, notamment l’Association des Professionnels des Energies Renouvelables (APERCI), dont nous sommes membres. Avec notre cadre de concertation qui est en place, nous travaillons sur un certain nombre de sujets et je pense que le gouvernement a compris l’intérêt, derrière cette démarche, pour sa politique, visant à faire passer le mix énergétique de la Côte d’Ivoire à 45% d’énergies renouvelables, réaffirmée lors de la cérémonie d’ouverture de cette 1ère édition du SIREXE.
Cependant, si les bonnes volontés sont là, il y a encore beaucoup à faire ! C’est pourquoi, je profite d’ailleurs de cette tribune que vous m’accordez, pour inviter, encore une fois, les partenaires, dirigeants, institutions (gouvernementales et non gouvernementales) à continuer à soutenir le secteur des énergies renouvelables, à continuer de nous accompagner, parce qu’il y a quand même des challenges réels !
En effet, c’est nous (les entreprises du secteur) qui gérons l’importation, la distribution, le risque en termes de crédit, etc. Il y a quand même, je pense, probablement, une possibilité de vulgariser l’offre en énergies renouvelables, de nous aider à nous faire connaître, parce que, quoi que l’on en dise, les gens ne savent pas totalement ce que nous faisons et cela est un véritable problème !
KOFFI-KOUAKOU Laussin : Paul Regis Bessala, à l’heure de l’urgence climatique et de la transition énergétique, les solutions proposées par les acteurs des énergies renouvelables sont elles adaptées à l’activité des entreprises ?

Paul Régis Bessala : Une batterie solaire, par exemple, a une durée de vie de 10 ans à 25 ans en moyenne, selon l’utilisation que l’on en fait, ce qui veut dire que nos solutions pérennes ! Le message que j’envoie un message aux entreprises, c’est qu’elles aient des politiques RSE qui tiennent véritablement compte des énergies renouvelables. Pourquoi ? On a beaucoup été dans des discours sur l’égalité des chances, des genres, l’urgence climatique, etc. ce que, chez Baobab+, nous soutenons parfaitement, mais je pense que l’aspect véritable auquel ils doivent aussi participer, aujourd’hui, c’est à celui des enjeux de la transition énergétique, les enjeux du changement climatique, etc.
Plus que jamais, j’aimerais que l’on invite tout le monde à collaborer sur ces questions, avec des institutions comme les nôtres pour, justement, aider les entreprises à réduire leurs empreintes carbones et, même, améliorer leurs investissements, puisque le solaire permet de faire des économies. Donc ce que vous gagnez, vous pouvez le redistribuer ou le réinvestir dans d’autres choses ! On n’attend pas nécessairement que le solaire remplace à 100% les énergies dites classiques. On n’a pas vocation à remplacer ces énergies ! Il faut les associer, avoir une part suffisamment prépondérante dans le mix énergétique, afin de viabiliser la qualité et la quantité.
2 semaines après cet entretien express, Paul Régis Bessala et Caroline Petit – la Directrice Générale de Jumia CI – ont procédé à la signature d’un partenariat stratégique pour l’installation de solutions solaires dans les entrepôts de l’entreprise de e-commerce. Selon le Directeur Général de Baobab+ CI, cet engagement marque une étape importante dans la mission de promotion des énergies renouvelables que s’est assignée sa structure. « L’installation de ces solutions solaires permettra à Jumia Côte d’Ivoire de bénéficier d’une source d’énergie plus durable, avantageuse, et aidera l’entreprise à réduire son empreinte carbone, tout en optimisant sa consommation énergétique. » Commente Paul Régis Bessala.
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