L’arrivée d’un navire transportant près de 20 000 tonnes de nitrate d’ammonium, surnommé avec crainte « la bombe flottante », dans les eaux ivoiriennes, a suscité une vague de panique parmi la population et mis en lumière des questions cruciales concernant la sécurité portuaire en Côte d’Ivoire.
Une cargaison dangereuse
Le navire ZIMRIDA, battant pavillon de la Barbade et arrivé en rade extérieure du Port autonome d’Abidjan le 30 décembre 2024, transportant une cargaison de nitrate d’ammonium, une substance couramment utilisée comme engrais, mais hautement explosive si elle est mal gérée. Ce type d’engrais a déjà été impliqué dans des catastrophes, comme l’explosion dévastatrice au Port de Beyrouth en août 2020, qui a fait plus de 200 morts et causé d’innombrables blessures.
La réaction du Port Autonome d’Abidjan

Face à cette situation préoccupante, la direction générale du Port Autonome d’Abidjan a publié un communiqué de presse , afin de rassurer la population. Selon le communiqué, le nitrate d’ammonium est un composé riche en azote, essentiel pour les cultures agricoles. Cependant, des allégations faisant état d’une avarie sur la cargaison ont conduit les autorités à décider que le navire resterait en rade extérieure, en dehors des eaux ivoiriennes, jusqu’à nouvel ordre.
Une réunion d’urgence a été convoquée pour le 6 janvier 2025, rassemblant tous les services compétents de l’État, dont les Douanes ivoiriennes et les représentants du navire. Le Port autonome d’Abidjan ( PAA) a également insisté sur le fait que toutes les marchandises entrant dans les ports ivoiriens font l’objet de contrôles rigoureux.
Des questions restent en suspens
Malgré ces assurances, des interrogations demeurent quant à la gestion de cette situation. Pourquoi les autorités n’sont-elles pas identifié plus tôt la nature dangereuse de la cargaison ? Pourquoi le navire a-t-il été autorisé à approcher la Côte d’Ivoire, alors qu’il avait été refoulé de plusieurs ports en raison de ses dangers ?
L’absence apparente d’un comité de surveillance efficace pour gérer des situations d’urgence soulève des doutes, d’autant plus que le port d’Abidjan dispose d’une certification ISO 14001 pour la gestion environnementale.
Appel à la vigilance
La réaction tardive des autorités, semblant se donner le temps de passer le week-end avant de prendre des mesures décisives, a provoqué l’inquiétude parmi la population. Certains citoyens estiment qu’une alerte ponctuelle a été cruciale pour éviter une catastrophe potentielle. Ils appellent à une vigilance accrue et à une transparence totale dans la gestion de ce type de cargaison.

La situation du ZIMRIDA devrait servir de leçon pour l’avenir, incitant les autorités ivoiriennes à mettre en place des protocoles plus stricts et des mécanismes de contrôle rigoureux. En attendant, la population est en attente de réponses claires et de mesures concrètes pour assurer leur sécurité. La Côte d’Ivoire doit tirer des leçons de cette affaire afin d’éviter une répétition d’événements tragiques semblables à ceux vécus à Beyrouth, en prenant au sérieux les alertes sur les cargaisons à risque élevé.
La réunion du 6 janvier sera décisive pour la suite des événements, et les africains devront veiller à ce que la sécurité de la population soit la priorité absolue dans la gestion des Ports.
Rodrigue Cofye
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