Le secteur du transport terrestre en Côte d’Ivoire est en ébullition. L’Association du patronat des entreprises de transport terrestre de Côte d’Ivoire (APETT-CI) a entamé un conclave crucial ce jeudi 6 mars 2025, dans son fief de Dokui, pour évaluer les conséquences désastreuses de la nouvelle taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 18% imposée au secteur depuis janvier 2024. Une mesure fiscale qui, selon l’APETT-CI, menace la survie même des entreprises du secteur.
Blanche Assémian Auxence, secrétaire générale à l’information de l’APETT-CI, a tiré la sonnette d’alarme. « Cette réforme, inscrite noir sur blanc à l’article 3 de l’annexe fiscale 2024, soumet désormais le transport de voyageurs et de marchandises au paiement d’une TVA exorbitante de 18%, » a-t-elle déclaré. « Nos entreprises sont désormais contraintes de collecter cette taxe auprès des usagers, les citoyens ivoiriens, et de la reverser à la Direction générale des impôts (DGI). »
La conséquence est inévitable : une augmentation des coûts de transport qui pèsera lourdement sur le consommateur. Les transporteurs, qui ont jusqu’à présent absorbé les hausses de charges sans répercuter ces coûts sur les prix, se retrouvent aujourd’hui au pied du mur. Certains opérateurs économiques dénoncent une situation intenable, d’autant plus que les négociations avec les autorités sont au point mort.
Cette nouvelle taxe arrive à un moment particulièrement difficile pour le secteur. Les entreprises de transport sont déjà confrontées à une litanie de défis : la flambée des prix du carburant, l’installation progressive de péages sur les axes routiers, l’augmentation vertigineuse du coût des pièces détachées et des véhicules, sans oublier la revalorisation récente du SMIG à 75 000 FCFA.
« Nous avons résisté, nous avons absorbé ces coûts, mais jusqu’à quand ? » s’interroge avec inquiétude Mme Assémian. « Depuis octobre 2024, certaines de nos entreprises ont reçu des avis de taxation d’office. Nous assistons impuissants à des fermetures, des sommations de paiement et des mises en demeure. »
Consciente des enjeux économiques et sociaux considérables, l’APETT-CI ne désespère pas de trouver une solution. L’association plaide pour un dialogue renforcé avec le gouvernement, afin d’aménager cette réforme et de sensibiliser le public à ses implications. Une proposition clé est la mise en place d’un comité mixte, composé de représentants du gouvernement et du secteur privé, qui serait chargé de définir un cadre d’application plus réaliste et adapté aux spécificités du transport terrestre ivoirien.
Les conclusions du conclave, qui doit s’achever lundi 10 mars 2025, sont attendues avec impatience. L’APETT-CI a un objectif clair : préserver la viabilité des entreprises de transport dans un environnement économique en pleine mutation. L’avenir du transport terrestre ivoirien, et par extension, une partie de l’économie du pays, se joue ces jours-ci à Dokui.
Julien Koffi
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