Les banques multilatérales de développement (BMD) ont franchi un cap historique en 2024, avec un montant record de 137 milliards de dollars (83 570 000 000 000 FCFA) consacrés au financement climatique mondial, soit une hausse de 10 % par rapport à 2023. Ce chiffre témoigne de l’engagement renforcé de ces institutions en faveur du développement durable et de la lutte contre le changement climatique, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Selon le Rapport conjoint 2024 sur le financement de l’action climatique, publié par la Banque européenne d’investissement (BEI) en collaboration avec plusieurs autres BMD, 134 milliards de dollars de capitaux privés ont également été mobilisés pour soutenir des projets climatiques. Cela représente une augmentation significative de 33 % par rapport à l’année précédente.
Un soutien accru aux économies les plus vulnérables
Les pays à revenu faible et intermédiaire ont bénéficié de 85,1 milliards de dollars de financement climatique de la part des BMD en 2024, marquant une hausse de 14 % par rapport à 2023. Cette enveloppe se répartit comme suit :
- 58,8 milliards de dollars (69 %) alloués à l’atténuation du changement climatique,
- 26,3 milliards de dollars (31 %) consacrés à l’adaptation aux effets climatiques.
De plus, 33 milliards de dollars de financements privés ont été mobilisés spécifiquement dans ces économies.
Dans les pays à revenu élevé, le financement climatique total des BMD s’est élevé à 51,5 milliards de dollars, dont :
- 46,5 milliards (90 %) pour des projets d’atténuation,
- 5 milliards (10 %) pour des initiatives d’adaptation.
Les capitaux privés mobilisés dans ces pays ont atteint 101 milliards de dollars.
Vers la COP 30 : renforcer l’ambition climatique mondiale
Ces résultats surviennent dans un contexte international marqué par une volonté croissante d’intensifier les efforts climatiques. Lors de la COP 29 à Bakou (novembre 2024), les pays participants ont convenu d’un objectif commun : mobiliser au moins 1 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 à partir de sources publiques et privées pour soutenir les pays en développement.
La COP 30, prévue en novembre prochain à Belém, au Brésil, placera l’augmentation du financement climatique au cœur de ses discussions, en s’appuyant notamment sur les conclusions du rapport des BMD.
Pour Anthony Nyong, directeur du changement climatique et de la croissance verte à la Banque africaine de développement, le continent africain est prêt à jouer un rôle moteur :
« L’Afrique accélère les actions qui transforment son potentiel vert en énergie durable, en solutions fondées sur la nature, en innovation et en emploi. »
Il ajoute : « À la Banque africaine de développement, nous plaçons l’adaptation au changement climatique au centre de notre stratégie. Plus de la moitié de notre financement climatique vise à renforcer la résilience des pays africains, à protéger les moyens de subsistance et à garantir un avenir durable. »
Une transparence accrue grâce à la numérisation
Les BMD poursuivent également leurs efforts pour améliorer la transparence du financement climatique. Une nouvelle initiative de numérisation des données vise à rendre les informations plus accessibles, consultables et exploitables, renforçant ainsi la redevabilité et la coordination entre les acteurs.
À propos du rapport
Le Rapport 2024 sur le financement de l’action climatique des banques multilatérales de développement compile les données de dix institutions, dont :
- Banque africaine de développement (BAD)
- Banque européenne d’investissement (BEI)
- Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD)
- Banque asiatique de développement
- Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures
- Banque interaméricaine de développement
- Banque islamique de développement
- Banque de développement du Conseil de l’Europe
- Nouvelle banque de développement
- Banque mondiale
Le Groupe de la Banque africaine de développement est la principale institution de financement du développement sur le continent africain. Il est composé de trois entités : la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN). Présente dans 41 pays africains et disposant d’un bureau extérieur au Japon, la Banque soutient le développement économique et le progrès social dans les 54 pays membres régionaux d’Afrique.
Aimé Kouassi
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