Ecobank CI et la CNA-CI travaillent à un dispositif financier pour la modernisation du secteur agricole

Ecobank CI compte financer la modernisation du secteur agricole
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Félix Houphouët Boigny, le père de la nation Ivoirienne, planteur et lui-même fils de planteur, disait : « Le succès de ce pays repose sur l’agriculture ! » 30 ans après son décès, cette maxime est toujours suivie, en terre d’éburnie. Instituée en 1925 par Gaston Doumergue, la Chambre Nationale d’Agriculture de Côte d’Ivoire (CNA-CI) regroupe les organes professionnels, consultatifs, représentatifs et promotionnels des intérêts des personnes (physiques et morales) exerçants une ou plusieurs activités dans le secteur agricole. Régie par la loi 60-340 du 28 octobre 1960, elle est l’interface entre l’administration publique et le secteur privé agricole. A ce titre, elle participe donc au développement de la Côte d’Ivoire.

Pourtant, même s’il est clairement établi que l’agriculture et l’agro-industrie sont un pilier socioéconomique du principal producteur mondial de cacao, café, anacarde, coton… Ses acteurs profitent, malheureusement, peu des fruits générés par leurs cultures sur les marchés internationaux. En tout état de cause, dans un pays en pleine croissance comme la locomotive de l’Afrique de l’Ouest, le financement de ce domaine englobe autant de défis (coûts élevés, aléas climatiques, barrières structurelles) que d’opportunités.

Ecobank CI veut également permettre aux acteurs agricoles d'avoir accès aux produits bancaires grâce au digital
Les 02 institutions ont actée leur volonté de travailler au développement du secteur agricole

Imprégnée de ces réalités, le mercredi 20 décembre 2023, le Directeur Général d’Ecobank CI et des membres de son Comité de Direction ont reçu, à leur siège du Plateau, Abidjan, une délégation de la CNA-CI menée par son Président. L’objet de cette rencontre ? L’établissement d’un cadre opérationnel pour la modernisation de l’agriculture, en Côte d’Ivoire. Afin de sceller durablement l’engagement mutuel de leurs 02 institutions à ce projet, Paul-Harry Aithnard et Sindou Bamba ont signé un mémorandum d’entente.

Mettre l’industrie agricole Ivoirienne aux standards modernes. C’est ce à quoi entend travailler la filiale d’ETI et les assemblées consulaires représentatives du secteur, en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, les 02 organes ont conclu un accord, 04 jours avant la célébration de la Noël. Celui-ci, portant sur la mise en œuvre de process opérationnels, devrait, aux termes des travaux, aboutir à la mise en place d’actions concrètes.

Les efforts, dans ce sens, porteront sur l’éducation et inclusion financière, l’accès au financement, aux solutions de paiement numériques et aux produits d’assurance, la formation… En vue de stimuler une croissance durable et moderne de l’ensemble du secteur. En outre, la participation d’AgriTech, notamment pour l’utilisation effective des outils digitaux dans le secteur, sa mécanisation et la transformation en produits semi-finis et finis des matières premières, est prévue dans ce pari pour une transformation structurelle du monde agricole Ivoirien.

Cet accord devrait permettre aux acteurs du secteur agricole de bénéficier de lignes de financement adaptées à leurs besoins
Les dirigeants de la Chambre agricole de Côte d’Ivoire et de Ecobank CI

Pour Paul-Harry Aithnard, cette alliance marque une étape décisive dans le développement, la digitalisation et la modernisation du secteur agricole Ivoirien. « Dans le contexte actuel, l’agriculture et l’agro-industrie représentent un marché majeur, au fort potentiel, qui compte de nombreux défis à relever. Dans le cadre de cet accord, nous prévoyons l’ouverture de compte pour 03 à 6 millions d’agriculteurs (…)

Nous ne voyons pas seulement cet accord comme une alliance stratégique, mais comme le début d’une transformation profonde du secteur agricole Ivoirien. Notre vision va au-delà des chiffres et des transactions. Nous aspirons à être le moteur de la digitalisation du monde agricole, en facilitant l’accès aux outils financiers modernes et en contribuant à une gestion plus efficiente pour les acteurs du secteur (…)

Ce partenariat est un message fort ! Aujourd’hui, nous ne nous contentons pas de signer un papier (…) Nous ne sommes pas seulement une banque, mais un partenaire engagé pour la croissance durable et l’innovation. C’est avec détermination que nous lançons cette initiative, conscient des défis, mais résolus à explorer les opportunités qui se présentent (…) A travers cette collaboration, nous contribuons au développement et au changement du visage de la Côte d’Ivoire et de son agriculture. » A déclaré, avec conviction, celui qui est également Directeur Exécutif pour la région UEMOA de la banque panafricaine.

Il a aussi expliqué que l’accord comprend l’ouverture de comptes particulier et entreprise. Grâce à cette bancarisation des agriculteurs, son établissement bancaire et financier sera en mesure de leur accorder des avances sur trésorerie et sur affacturage, pour leur permettre de disposer de liquidité en attendant la récolte.

Ils se sont éngagés à s'impliquer dans la modernisation du secteur agricole ivoirien
De Gauche à Droite, Sindou Bamba de la Chambre agricole et Paul-Harry Aithnard d’Ecobank CI

Sindou Bamba a qualifié cet instant d’historique pour notre pays de terre agricole. « Ce partenariat inédit sera marqué dans les annales de notre pays ! L’économie de notre pays repose sur l’agriculture. Pourtant, l’investissement et les lignes de financement manquent. » 

A déploré le Président de la CNA-CI, avant d’ajouter : « Ce partenariat permettra, à notre profession, de relever les défis auxquels elle est confrontée, grâce à un accompagnement financier adapté (…) L’agriculture est le seul métier qui redonne 700 fois ce qui lui est donné. Cependant, pour tirer un bénéfice réel, dans le monde moderne, il nous faut nous aligner sur les nouveaux standards.

Et pour ce faire, il nous faut du financement ! Ce partenariat s’inscrit dans la droite ligne de la vision de la Chambre Nationale d’Agriculture de Côte d’Ivoire, à savoir une agriculture dynamique, durable et performante et nous nous en réjouissons. L’objectif, ici, est un changement structurel et infrastructurel, afin d’améliorer la valeur ajoutée, les revenus et la situation sociale des agriculteurs et de tous les acteurs du secteur. »

En Afrique, le secteur agricole fournit 65% des emplois et compte pour 35% du PIB du Continent. Selon la CGECI (Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire), l’agro-industrie contribue, à elle, seule à 44% du PIB manufacturier de la Côte d’Ivoire. Dans le cadre de ce mémorandum d’entente, impliquant Ecobank CI et la CNA-CI, un chronogramme sera déterminé, afin d’étoffer, de manière opérationnelle, le contenu de cet accord.

KOFFI-KOUAKOU Laussin


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