Le ministre des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba a exprimé son indignation face à des affirmations circulant sur les réseaux sociaux, selon lesquelles l’opération du déguerpissement de la forêt classée de Bouaflé était dirigée contre un groupe ethnique spécifique, en l’occurrence les Baoulés, lors d’un déplacement à Bonon, localité où se situe ce patrimoine, le samedi 21 septembre 2024.
« J’ai été surpris de voir cette action utilisée à des fins politiques, en prétendant que nous traquons les Baoulés. Cette forêt classée abrite également d’autres communautés, notamment des Burkinabès, des Gouros, des Sénoufos et des Malinkés. Il est inacceptable d’affirmer que notre action vise les Baoulés », a-t-il déclaré avec fermeté.
Faisant le point de la situation à l’émissaire du gouvernement, le préfet du département de Bonon, Ogou Yapi a informé que parmi les 42 campements identifiés, seuls 12 ont été touchés pour l’instant ajoutant qu’en collaboration avec la direction régionale de l’éducation nationale des mesures sont en cours pour intégrer dans d’autres écoles les élèves impactés.
« Il est important de souligner que personne n’a rapporté de conditions indécentes d’hébergement pour les personnes déplacées. Nous restons en contact avec les autorités de sécurité pour garantir une gestion adéquate de la situation. Nous poursuivrons nos efforts pour que les populations se retirent pacifiquement de ces zones sensibles », a déclaré le préfet.
Après avoir entendu les préoccupations du préfet et des députés Trazié Bi Guessan (Bonon-Zaguieta) et Jean Likane (Boguhé), le ministre a annoncé la suspension de l’opération de déguerpissement, qui avait commencé le lundi 16 septembre 2024.
« Aujourd’hui, nous sommes ici pour aborder la question de manière constructive. Je réaffirme que l’activité de déguerpissement est suspendue. Avec les autorités préfectorales et les élus, nous allons établir un état des lieux des populations impactées. Cependant, je ne peux pas accepter que ceux qui occupent illégalement des terres demandent à y être rétablis », a-t-il averti.
Le ministre a promis de poursuivre les efforts de sensibilisation avec ses services, le corps préfectoral et les élus, afin de s’assurer que les décisions prises ensemble soient correctement mises en œuvre.
Appel à la responsabilité collective
Laurent Tchagba a appelé à une réflexion commune pour que les populations des campements non impactés prennent les mesures nécessaires pour quitter la forêt. Cela permettra d’atteindre les objectifs de protection de l’environnement et de restauration du couvert forestier, qui visent à doubler la superficie des forêts, passant de trois millions à six millions d’hectares d’ici 2030.
Le ministre a exprimé son indignation face à des affirmations circulant sur les réseaux sociaux, selon lesquelles l’opération serait dirigée contre un groupe ethnique spécifique, en l’occurrence les Baoulés.
« J’ai été surpris de voir cette action utilisée à des fins politiques, en prétendant que nous traquons les Baoulés. Cette forêt classée abrite également d’autres communautés, notamment des Burkinabès, des Gouros, des Sénoufos et des Malinkés. Il est inacceptable d’affirmer que notre action vise spécifiquement les Baoulés », a-t-il déclaré avec fermeté.
Il a rappelé aux députés qu’en tant que représentants du peuple, il était de leur devoir de se rapprocher des services compétents pour obtenir des informations précises, plutôt que d’utiliser la situation à des fins politiques.
Au nom des élus, le député Trazié Bi Guessan a exprimé sa gratitude envers l’émissaire du gouvernement pour avoir établi un cadre de dialogue constructif.
Le préfet de Bonon a rappelé qu’environ 15 000 hectares de la forêt classée, sur près de 40 000 hectares, avaient été cédés aux populations en 1974 pour leurs activités agricoles. Cependant, certaines de ces populations ont vendu ou exploité leurs terres, entraînant une pression sur les 20 350 hectares restants, que l’État s’efforce de protéger.
Il a également souligné que les agents de la Société de développement des forêts (SODEFOR) sont souvent victimes d’attaques de la part d’infiltrés lorsqu’ils tentent de mener des patrouilles de contrôle, incidents qui sont documentés par des preuves visuelles.
Aimé Kouassi
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