Désiré N’guessan, président de l’Association des producteurs de café-cacao du Haut-Sassandra (APPC-HS), par ailleurs Secrétaire général de la Fédération nationale des sociétés coopératives de Côte d’Ivoire (Fenascoop-Ci) souhaite que le prix bord champs du kilogramme de cacao pour la campagne 2024-2025 oscille entre 2000 à 2500 f cfa , pour le grand bonheur des producteurs. Il a également saisi l’opportunité pour inviter le Conseil du Café-cacao à financer les sociétés coopératives, afin qu’elles puissent se mettre en activité pleinement.
Qu’est ce qui explique votre présence à la 9ème édition des Journées nationales du cacao et du chocolat et cette de votre organisation ?
Aujourd’hui, la 9ème édition est intitulée « Pas de producteur, pas de cacao ». C’est-à-dire que pour cette édition qui bat son plein, le producteur est à l’honneur. Le Conseil café-cacao dirigé par Yves Ibrahima Koné, a demandé que le producteur soit à l’honneur car c’est grâce à lui que nous avons du cacao et du chocolat. Sans pouvoir valoriser les efforts du producteur, c’est une peine perdue. Pour cette fois-ci, le Conseil a pu mettre à la ‘’ une’’ les producteurs. Ce, pour dire qu’il est le maillon important de la filière Café-cacao. C’est pourquoi, nous sommes très heureux du thème de cette 9ème édition des Journées nationales du cacao et du chocolat qui a ouvert ses portes, le samedi 28 septembre 2024, au Parc des expositions d’Abidjan-Port-Bouët.
Quelles sont vos préoccupations pour cette campagne cacaoyère qui s’ouvre ?
Pour cette campagne cacaoyère qui s’ouvre, nous demandons un bon prix bord champs pour le grand bonheur des producteurs. Nous avons échos des autres pays producteurs de cacao où les prix sont très intéressants. C’est pourquoi, nous demandons au gouvernement de nous donner un bon prix car le coût de la vie a augmenté ces dernières années. Aussi avons-nous plaidé depuis Yamoussoukro, avec la concertation que nous avons eue, avec le directeur général du Conseil du café-cacao pour voir la marge que les coopératives puissent avoir pour écouler leurs produits jusqu’au Port. Aujourd’hui, le coût de la vie a augmenté donc il va s’en dire qu’il faut revoir le prix bord champs à la hausse pour le bien-être des producteurs, les intervenants et le différentiel pour qu’on soit à l’aise. Aujourd’hui, vu tout ce qui se passe, notre plaidoyer, c’est que nous remarquons les efforts du gouvernement certes, mais nous voulons un prix au-delà de celui du Ghana voisin qui est de 1825f Cfa. Sinon que nous serons plus heureux d’avoir un plafond de 2000 à 2500 f cfa le kilogramme.
Quel bilan faites-vous de votre organisation pour la campagne 2023-2024 ?
Il faut le dire sans le risque de se tromper que ça été très difficile, parce qu’on a eu des difficultés au niveau de la production. Le réchauffement climatique a fait qu’on n’a pas eu assez de productions. Puis, on a été confronté au problème relatif à l’écoulement des produits. Aujourd’hui, toutes les coopératives souffrent du problème de financement. C’est pourquoi, lors de la rencontre que nous avions eue avec le directeur général du Conseil café-cacao à Yamoussoukro, nous avons demandé que le Conseil appuie les sociétés coopératives pour qu’elles puissent se mettre en activité pleinement. L’une des doléances que nous avons faites à Yamoussoukro , c’est de demander au Conseil café-cacao de trouver un car pour les enfants des producteurs et surtout des prêts scolaires . La rentrée scolaire est fixée en septembre, alors que le prix du cacao est fixé en octobre. C’est un paradoxe. c’est-à-dire que les enfants de producteurs ne peuvent pas aller à l’école. C’est pourquoi, le Conseil du café-cacao doit appuyer les sociétés coopératives par des prêts scolaires en faveur des enfants de producteurs.
Quelles sont les difficultés auxquelles les producteurs sont confrontés ?
Les difficultés sont énormes. Aujourd’hui, le changement climatique est l’un des facteurs clés qui nous fatiguent. Il y a aussi la maladie du cacao appelée le Swollen Shoot qui a beaucoup fait baisser le verger dans la région du Haut-Sassandra. Le Conseil café-cacao distribuait en son temps les fèves pour renouveler le verger. Il y a quelques années que cette distribution a été suspendue. Nous allons demandons encore pour parer à la situation. Avec le verger qu’on nous avait distribué en son temps, le cacao Mercedes pouvait faire 2 tonnes à l’hectare. Avec l’amélioration faite par le Centre national de recherche agronomique ( Cnra) , l’on pouvait aller au-delà.
A quel niveau êtes-vous pour le recensement des producteurs et du planting d’arbres dans les champs pour lutter contre la déforestation ?
Nous sommes à pied d’œuvre pour reprendre le recensement au niveau des producteurs qui n’ont pas été recensés. Le premier recensement s’est tenu en 2019. Nous sommes en train de faire le lobbying auprès des producteurs qui n’ont pas encore été recensés, afin qu’ils soient recensés. Ce qui nous permettra de connaître le nombre exact de producteurs dans la région du Haut-Sassandra.
Entretien réalisé par
Julien Koffi
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