Le Patronat Ivoirien exhorté à s’approprier la SNIA et la SNGD

Après la présentation, il y a 2 mois en arrière, de la SNIA et de la SNGD à Robert Beugré Mambé, le Premier Ministre de Côte d’Ivoire, au Sofitel Hôtel Ivoire de Cocody, les proches collaborateurs de Ibrahim Kalil Konaté étaient, ce mercredi, dans l’après-midi, au Quartier Général de la CGECI pour exposer, aux Patrons du pays, les grandes lignes des 2 feuilles de route stratégiques de leur ministère pour le déploiement responsable de l’IA et la protection des données en terre d’éburnie.
2 stratégies, qui, selon le Directeur de la veille numérique, du développement et de l’inclusion social du Ministère de la Transition Numérique et de la Digitalisation, Alphonse Bayala, représentant ce jour son ministre, s’inscrivent pleinement dans la Vision 2030 du Gouvernement Ivoirien articulée autour de la compétitivité économique, de la souveraineté technologique et du développement durable, comme il l’a indiqué, ce mercredi, dans son allocution au cours de laquelle il a déclaré : “Nous voulons faire de l’Intelligence Artificielle un socle de transformation pour des secteurs clés comme l’agriculture, la santé, la finance et l’administration publique.” D’où cette rencontre avec les membres de la CGECI. Et pour cause.
Une vision inclusive et multisectorielle
La SNIA et la SNGD ciblent 4 secteurs prioritaires principalement portés par les grandes entreprises en Côte d’ivoire, à savoir : L’Agriculture, la Santé, la Finance et la Fintech et, enfin, l’Administration Publique. Dans le détail, la mise en oeuvre de ces 2 stratégies devraient permettre au pays d’entrer, de plein pied, dans l’ère de l’Agriculture Intelligente et de développer la Santé Numérique, sur le territoire.
De plus, alors que la Côte d’Ivoire, suite notamment à son inscription sur la liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI) au dernier trimestre 2024, renforce son dispositif national de Lutte contre le Blanchiment de Capitaux, le Financement du Terrorisme et la prolifération des armes de destructions massives (LBC/FT/FP), ces 2 stratégies devraient permettre à la locomotive de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) de réduire drastiquement la criminalité financière et d’améliorer l’inclusion financière, ainsi que la qualité du service public, dans le pays, dans les domaines d’intervention de la Finance, de la Fintech et de l’Administration Publique.

Concernant justement la démarche inclusive de ces 2 projets, la Directrice Adjointe du cabinet de Ibrahim Kalil Konaté, Dr Rokia Fofana, souligne que plus de 1.500 acteurs issus de l’administration, du secteur privé, du monde universitaire, de la société civile, ainsi que des partenaires techniques et financiers ont été impliqués dans l’élaboration de la SNIA et de la SNGD. La Dame IA et Cybersécurité du Ministère de la Transition Numérique et de la Digitalisation de Côte d’Ivoire ajoute que la mise en oeuvre effective de ces 2 stratégies reposent sur 3 piliers structurants : L’investissement, l’inclusion et la gouvernance.
“L’État veut faire de ces axes des catalyseurs pour un écosystème Technologique Ivoirien performant et, ainsi, permettre à la Côte d’Ivoire de gagner sa souveraineté numérique. Le secteur privé doit en être le moteur. Il doit s’approprier ces outils, investir dans des plateformes d’IA, collaborer sur des projets pilotes et participer activement au transfert de compétences.” Explique-t-elle
Des incitations fiscales et un potentiel de croissance

D’après les données du Ministère Ivoirien de la Transition Numérique et de la Digitalisation, en Côte d’Ivoire, la valeur ajoutée apportée par l’IA, à des secteurs prioritaires tels que l’agriculture, la santé, la finance et l’administration publique, pourraient dépasser les 350 milliards FCFA, d’ici 2030. Mieux, la Société Financière Internationale (SFI/IFC) estime même que l’économie numérique du pays pourrait générer 3.000 milliards FCFA, voire plus, dans les 5 années à venir. Encore faut-il que le secteur privé participent activement à la réalisation de ces prophéties.
Y participe, dans son intérêt, et profite, dans la foulée, des mesures avantageuses qui accompagne la SNIA et la SNGD. Le genre de mesures appréciées, en règle générale, par les Grands Patrons et matérialisé, en l’espèce, par le cadre fiscal incitatif, mis en place par les autorités Ivoiriennes, qui comporte, entre autres, des exonérations d’impôt sur les investissements en Recherche et Développement (R&D) et pour les startups Tech. L’objectif ? Attirer les capitaux privés, encourager l’innovation locale et accroître les capacités nationales.
Le Patronat Ivoirien emballé par la SNIA et la SNGD

Au moment où le Rwanda, le Ghana et le Kenya, pour ne citer qu’eux, font de grands pas vers l’adoption de l’IA, la Côte d’Ivoire ne veut pas rater le train de la 4e révolution industrielle. En ce sens, Stéphane Aka-Anghui, le Directeur Exécutif de la CGECI, voit la SNIA et la SNGD d’un oeil favorable.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, tout en assurant de l’engagement du patronat Ivoirien à se les approprier et à s’investir dans leur mise en œuvre, il a affirmé ce mercredi, durant l’exposé de celles-ci fait par les représentants du Ministère Ivoirien de la Transition Numérique et de la Digitalisation, au siège de sa Confédération, que ces 2 stratégies sont une opportunité de repositionnement économique pour les plus de 3.500 entreprises membres de la faitière des patrons en Côte d’Ivoire.
Toutefois, sachant qu’à ce jour, seulement 32% des données produites en Côte d’Ivoire sont structurées et exploitables, selon le rapport 2024 de l’Agence Nationale du Service Universel des Télécommunications/TIC (ANSUT), la réussite de ce projet pour la souveraineté numérique de la Côte d’Ivoire dépendra de la disponibilité de la data, du niveau de protection des libertés individuelles, de la qualité de la formation locale et d’un cadre éthique robuste.

Abstraite de prime abord, la data est, de nos jours, comparée au pétrole. Les perspectives économiques qu’elle représente pour la Côte d’Ivoire, qui, avec la SNIA et la SNGD, se munit d’outils pour forer ses propre puits dans les océans numériques, sont énormes. Reste à s’assurer que les tuyaux ne fuient pas et que les richesses générées ne profitent pas qu’à un petit cercle, mais concourt plutôt à l’inclusion économique et sociale de ses populations… Lors de cette rencontre du secteur public et du secteur privé, Rokia Fofana a annoncé que son ministère donnera, le 19 mai 2025, à l’Espace Latrille Events des 2 Plateaux, Cocody, une conférence nationale sur l’Intelligence Artificielle.
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