A l’occasion de la double célébration de la Journée mondiale de l’Habitat et de la Journée mondiale de l’architecture, tenue le lundi 6 octobre 2025, le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme Bruno Nabagne Koné a lancé un appel solennel à une transformation profonde de la politique urbaine du pays, plaçant la résilience et l’inclusion au cœur des priorités nationales.
Dans son message, le ministre a rappelé l’ampleur de la crise urbaine mondiale. « Plus de 122 millions de personnes sont aujourd’hui déplacées dans le monde, dont 60 % cherchent refuge en milieu urbain », a-t-il indiqué. Non sans citer les chiffres des Nations Unies. Selon lui, ce phénomène transforme radicalement le visage des villes, autrefois symboles d’opportunité, désormais confrontées à des défis sans précédent.
La Côte d’Ivoire n’échappe pas à cette dynamique. Avec 53,5 % de sa population vivant en milieu urbain selon le recensement de 2021, le pays connaît une urbanisation accélérée. « Abidjan concentre à elle seule près de 40 % de la population urbaine, exerçant une pression considérable sur les infrastructures et les services de base », a-t-il souligné.
Dressant un diagnostic lucide, le ministre a relevé que « l’expansion urbaine, souvent plus rapide que les capacités de planification, se traduit par un étalement non maîtrisé du tissu urbain, la multiplication de lotissements non approuvés et la fragilité des réseaux d’assainissement ». Aussi, il a ajouté que « des milliers de familles vivent sur des terrains non viabilisés ou en zones à risques, notamment dans des zones inondables ou sur des pentes instables ».
Concernant la construction, il a dénoncé le phénomène d’auto-construction non encadrée en ces termes : « Construire sans respect des normes, c’est exposer nos populations à l’effondrement, à l’insalubrité et à l’insécurité », a-t-il martelé.
Sous la haute autorité du Président Alassane Ouattara, le Gouvernement a élaboré une stratégie urbaine nationale articulée autour de quatre piliers complémentaires.
Le premier pilier concerne la planification urbaine. « Le Schéma Directeur d’Urbanisme du Grand Abidjan, en cours d’approbation pour l’horizon 2040, intègre désormais la planification urbaine et celle des transports », a expliqué le ministre. Il a précisé que « les Plans Directeurs des 31 chefs-lieux de région sont en vigueur, et ceux des 80 chefs-lieux de département sont en cours d’élaboration ».
Le Projet d’Adressage du District d’Abidjan, a-t-il poursuivi, « vise à moderniser la gouvernance urbaine, améliorer la fiscalité locale et renforcer la sécurité ». Ce projet sera étendu à Bouaké, San Pedro, Yamoussoukro, Daloa et Korhogo.

Le deuxième pilier est centré sur la réforme foncière. « Avec le Système Intégré de Gestion du Foncier Urbain, nous disposons désormais d’un outil moderne qui centralise les données cadastrales et les titres de propriété, garantissant transparence et fiabilité », a-t-il affirmé. Il a salué « l’Attestation de Droit d’Usage Coutumier », qu’il qualifie d’« innovation majeure pour la reconnaissance légale des droits des communautés et la consolidation de la paix sociale ».
Le troisième pilier porte sur le logement. Selon lui, cette politique marque le passage d’une logique du logement isolé à une approche globale, intégrant mixité sociale, infrastructures et mobilité. « Le Programme Présidentiel de Logements Sociaux et Économiques traduit la volonté du Chef de l’État de rendre le logement accessible à tous », a-t-il déclaré.
Le dernier pilier met l’accent sur la résilience urbaine. « Le Projet d’Aménagement des Quartiers Restructurés d’Abidjan et celui du Quartier Bardot à San Pedro démontrent qu’il est possible d’améliorer les conditions de vie sans déplacer les populations », a-t-il insisté.
Abordant la dimension symbolique de l’architecture, le Ministre a tenu à rappeler que « l’architecture n’est pas un simple art de bâtir, mais un acte de reconstruction de l’humanité ». Selon lui, elle crée des ponts entre les communautés et porte la mémoire collective.
Le message ministériel s’est achevé sur un appel à la mobilisation collective. « La transformation urbaine ne peut être l’affaire du seul gouvernement. Elle exige la contribution de tous : collectivités territoriales, professionnels, universités, partenaires techniques et financiers, et citoyens », a-t-il lancé.
Il faut souligner que cette double célébration intervient à un moment charnière où la Côte d’Ivoire cherche à transformer ses défis urbains en opportunités de développement, plaçant l’habitat et l’architecture au cœur de la dignité humaine et de la cohésion nationale. Mieux, c’est dans la droite ligne de ces journées importantes que le ministre a visité le mercredi 8 octobre dernier, les chantiers de constructions de logements sociaux et économiques à Yopougon-BAE et Akoupe-Zeudji-PK 24 pour renforcer l’offre de logements et de réaffirmer la détermination de l’Etat à offrir un logement décent. Avec les instructions du ministre sur le terrain, les chantiers vont s’accélérer pour offrir aux Ivoiriens des logements décents.
Rodrigue Cofye
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de abidjaneconomie.net même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur ABIDJAN ECONOMIE
Subscribe to get the latest posts sent to your email.










Vous devez être connecté pour poster un commentaire.