En marge des Assemblées annuelles 2025 de la Banque africaine de développement qui se sont déroulées du 26 au 30 mai 2025, à Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan-Cocody, le département de la gouvernance économique et financière de la BAD, a organisé un panel de haut niveau sur le thème : « Tirer parti de la technologie pour renforcer la mobilisation des ressources domestiques ». A cette occasion, Ouattara Sié Abou, Directeur Général des Impôts, figurait parmi les quatre experts de renom invités à partager leur expérience.

Cette rencontre stratégique a rassemblé décideurs gouvernementaux, représentants du secteur privé, partenaires au développement et organisations panafricaines autour d’un objectif commun : optimiser l’exploitation des technologies numériques pour améliorer la collecte des recettes nationales.
Le dirigeant de la DGI a présenté de manière détaillée la transformation digitale entreprise par l’administration fiscale ivoirienne ces dernières années. Cette modernisation s’articule autour de plusieurs innovations technologiques majeures.
La plateforme e-impots constitue l’épine dorsale de cette révolution numérique. Elle offre aux contribuables une interface complète permettant la télédéclaration et le télépaiement de leurs obligations fiscales depuis n’importe quel lieu connecté.
DGI Mobile représente une avancée significative en matière d’accessibilité fiscale. Cette application permet aux usagers de s’acquitter de leurs impôts et taxes directement via leur téléphone portable, démocratisant ainsi l’accès aux services fiscaux.
Le SIGICI (Système Intégré de Gestion de l’Information sur les Contribuables et l’Impôt) constitue un outil d’analyse sophistiqué. Grâce à ses capacités de recoupement et d’investigation, il permet d’identifier les contribuables évoluant dans l’économie informelle et d’élargir l’assiette fiscale.

Les innovations récentes : vers une fiscalité 4.0
L’administration fiscale ivoirienne ne s’arrête pas là et développe trois solutions d’avant-garde : L’administration digitalisée de la TVA automatise le contrôle des déductions de TVA directement sur la plateforme e-impots, garantissant une vérification préalable et systématique des opérations ; La dématérialisation du contrôle fiscal révolutionne les relations entre l’administration et les contribuables en privilégiant les échanges numériques lors des vérifications, assurant ainsi une transparence accrue des procédures et la facture normalisée électronique représente l’avenir de la facturation. Cette plateforme permettra aux entreprises de générer et transmettre en temps réel des factures électroniques conformes aux standards, facilitant le suivi des transactions commerciales.
L’expertise ivoirienne ne se limite pas aux outils de déclaration. Le pays a également numérisé l’enregistrement foncier, optimisant ainsi la mobilisation des recettes fiscales immobilières. Le portail officiel “e-impot.gouv.ci” centralise toutes ces fonctionnalités, offrant une expérience utilisateur unifiée.
Particulièrement innovante, la possibilité pour les personnes physiques de régler leurs impôts fonciers via mobile money démontre l’adaptation de l’administration aux habitudes de paiement locales.
Les bénéfices de la transformation digitale
Selon le Directeur Général des Impôts, cette digitalisation génère des impacts multiples et positifs. Elle automatise et simplifie les processus administratifs, réduisant considérablement les risques de fraude et d’évasion fiscale. La traçabilité des flux financiers s’en trouve améliorée, permettant un contrôle renforcé des opérations.
Au-delà des aspects techniques, cette modernisation favorise une gestion transparente du recouvrement fiscal, renforçant la redevabilité et, par conséquent, la confiance des citoyens envers l’État. Cette dimension sociétale de la digitalisation fiscale constitue un enjeu majeur pour le développement économique durable.

L’expérience ivoirienne présentée lors de ce panel a suscité un vif intérêt auprès de l’assistance internationale. Cette réussite démontre que les pays africains peuvent développer des solutions technologiques innovantes et efficaces pour moderniser leurs systèmes fiscaux.
Cette intervention s’inscrit parfaitement dans la philosophie des Assemblées de la BAD, qui visent à promouvoir le partage d’expériences réussies et à encourager l’adoption de bonnes pratiques à travers le continent africain. L’exemple ivoirien illustre concrètement comment la technologie peut servir de levier pour renforcer les capacités nationales de mobilisation des ressources domestiques, condition essentielle au financement du développement.
Julien Koffi avec Sercom
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